Avec son organisation Nacham Africa, Armand Ijimbere et ses volontaires viennent en aide aux patients démunis des hôpitaux publics burundais. Leur leitmotiv : « Eux, c’est nous ».
Comme un médecin dans un hôpital, sa présence dans ces lieux, plutôt pesants, est tout à fait ordinaire. Il en fait partie. Tantôt, on le verra sillonnant les corridors de la Clinique Prince Louis Rwagasore, au chevet d’un malade, tantôt, on le croisera à l’Hôpital Prince Régent Charles, panier de vivres en main, rendant visite à l’un ou l’autre malade… Tous ceux qui le connaissent s’accordent sur une chose : « Armand est une personne hors du commun. »
De nature optimiste, le jeune homme au teint foncé, avec ses grands yeux et son sourire permanent, est l’antidote de la dépression, qui a fait siens les problèmes des patients démunis : « Je me mets toujours à la place des gens dans le besoin, et cela me permet de trouver la solution appropriée pour chaque cas. ».
Aîné d’une fratrie de quatre enfants, Armand Ijimbere a toujours été altruiste, confie sa maman : « Depuis tout petit, Armand aimait se soucier des autres, et surtout des personnes les plus faibles. Ce qu’il fait maintenant caractérise vraiment ce qu’il est. Et ce qui m’enchante est qu’il trouve son bonheur dans le fait de se sacrifier pour des personnes qu’il ne connaît pas et qui ne pourront lui rendre la pareille. ».
Pour l’amour de l’autre
« J’ai eu l’honneur de rencontrer Armand pendant mon stage de fin d’internat à la Clinique Prince Louis Rwagasore lors de ses activités quotidiennes d’assistance aux malades vulnérables qui y étaient hospitalisés. Il le fait avec un tel dévouement et une telle compassion, que j’ai eu envie de le rejoindre dans cette noble cause », confie Dr Ndayishimiye Jean Bosco, coordinateur du programme Kira de Nacham Africa.
Pour Armand Ijimbere, ce n’est que la grâce de Dieu qui a mis ce rêve dans son cœur et qui lui donne chaque jour la force de faire ce qu’il fait. Un rêve qui appartient aujourd’hui à 300 personnes, à travers Nacham Africa, l’organisation sans but lucratif créée par Armand. Elle vient quotidiennement en aide aux patients les plus vulnérables des hôpitaux publics en leur fournissant de la nourriture, les médicaments, frais des soins, produits pour l’hygiène et un suivi psycho-social. Armand et ses amis sont donc à plein temps au service des malades. « Je suis très heureux parce que je sais que je n’ai pas perdu la tête, étant donné que des centaines de personnes dont des médecins, infirmiers, psychologues, pharmaciens, garde-malades, étudiants, fonctionnaires m’ont rejoint dans mon combat. À moins que nous soyons tous fous… », dit-il dans un rire contagieux.
Il affirme que les visites faites dans les hôpitaux lors de son voyage en Israël lui ont fait découvrir d’autres réalités d’où certains programmes de Nacham Africa comme le programme Kina, qui est le fait de créer un espace où les enfants hospitalisés peuvent jouer avec différents jeux mis à leur disposition. « Je mets un point d’honneur à trouver toujours le temps de discuter avec les différents malades et les écouter. Cela me permet de ne rien prendre pour acquis ! ».
Nacham sans frontières…
Dans un sourire, Armand lâche, « j’aime apprendre et pour cela, je pose toujours beaucoup de questions cherchant à m’améliorer et améliorer mon travail. Je ne sais pas m’arrêter tant que mes objectifs ne sont pas atteints. Notre vision dans Nacham Africa est de couvrir tous les hôpitaux publics au Burundi et par après, conquérir d’autres territoires des pays africains pour répondre aux besoins des personnes alitées ».
Leur engagement est même honoré par différentes organisations. Dernièrement, c’était le bureau régional du Programme des volontaires des Nations Unis qui a décerné le « 2019 East And Southern Africa Volunteer Award » à un des volontaires de Nacham Africa.
Cet article fait partie d’un dossier pensé et rédigé par les blogueurs de Yaga pour mettre en lumière les 25 jeunes burundais qui se sont démarqués pendant l’année 2019, dans différents domaines de la vie sociale.