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« Adieu Intamba, je tacherais de t’oublier ! »

Si  Mutombola est bon comme il le prétend et que c’est un manque de moyens qui est à la base des contre-performances de l’équipe nationale, à qui revient la faute ?

Errare humanum est, perseverare diabolicum, disaient les Romains. L’erreur est humaine, mais persévérer dans l’erreur est diabolique. Je voulais pourtant démarrer mon année sans stress. Eh oui, ce texte a même été modifié pour des raisons évidentes que vous ne pouvez ignorer : on est au Burundi ! Mais comme j’allais mourir la dernière fois, je m’étais abstenu de tout commentaire sur l’actualité concernant le football au Burundi tant que « l’homme providentiel » de la sélection que la fédération « anti-impérialiste » du football du Burundi le garderait. Je l’ai décidé et j’espérais que ce resterait ainsi jusqu’à ce que, par le hasard des circonstances et avec le temps, la passion me revienne. 

Ce n’est pas cette équipe nationale, ni la fédération et moins encore son sélectionneur qui vont me pourrir la vie. Il y a d’ailleurs mieux ailleurs. 

Comme nous l’a si bien appris notre cher président de la fédération, je ne veux pas mourir comme ce supporteur tanzanien lors du match qualificatif pour les éliminatoires 2020. Mais je me suis senti directement concerné. C’est la dernière des dernières. Je ne sais même pas quelle mouche m’avait piqué. Je pense que c’est dû au fait que la vidéo du président de la FFB a été longuement partagée. Je ne vais même pas commenter le fait que le sélectionneur s’engage avec Aigle noir pour représenter tout un pays. Non, je vous vois venir mais je vais me taire.

Encore le couteau dans la plaie

Quand le public se lamente, il faut le tranquilliser et non pas le menacer. Moi, j’ai seulement quelques questions qui n’auront certainement pas de réponses. 

Le président de la FFB fait une sortie fracassante non pas pour panser nos plaies, mais remuer le couteau dans ces dernières. Si Mutombola est bon comme il le prétend et que c’est un manque de moyens qui est à la base des contre-performances de l’équipe nationale, à qui revient la faute si ce n’est pas à la fédération qui ne parvient pas à mobiliser des ressources répondant aux besoins de l’équipe nationale ? Qui la dirige ? Si les autres nations sont parvenues à mobiliser des fonds et à développer le football chez eux, pourquoi cela ne marche-t-il pas chez nous ? Qui blâmer dans ce cas ? Les fédérations de la Somalie, l’Erythrée ont réussi donc là où le Burundi a échoué si l’on doit suivre cette logique pour que leurs équipes nous supplantent. 

Demander à un coach de ne pas répondre, de ne pas s’expliquer devant le public, la presse en lui ordonnant d’éteindre son téléphone, c’est vraiment glorieux. Et c’est avec ce genre d’agissements que nous comptons mobiliser des fonds. C’est bien parti pour oublier le foot au Burundi. Les choses me dépassent et je passe ! 

Mourinho au Burundi

Parlons de Mourinho, cette fois qui est pris pour l’exemple. Pourquoi ne vous demandez-vous pas pour quelles raisons a-t-il été renvoyé malgré son palmarès à Chelsea, Real Madrid ou encore Manchester United ? On ne vous demande pas Mourinho, non plus un Blanc. Mais c’est sûr s’il vous offre ses services gratuitement, je ne vois pas comment on refuserait quand on va demander au Qatar de l’argent pour la préparation de notre propre équipe nationale. 

La politisation à outrance de toute opposition nous aveugle même dans un domaine qui prône le respect et la non-discrimination. Donc un entraîneur blanc au Burundi devient automatiquement un colon. Dois-je dire que la fédération est sous l’autorité de la FIFA et que l’on sait comment elle sévit quand la politique s’y mêle ? Les exemples sont légions. Le Kenya, la Sierra Leone, sans même parler de tous ces dirigeants suspendus comme en Tanzanie. Que dire de ce colon FIFA qui chaque année donne à notre fédération pas moins de 200.000 dollars dans le cadre du programme Forward ? J’avais oublié que l’argent n’avait pas d’odeur. Je comprends. 

En attendant, moi, je vais repartir me reposer. Laissons l’équipe aux patriotes. Quant à nous, contentons-nous du football des colons. Eux au moins peuvent renvoyer des coaches qui ont pourtant des résultats honorables. 

Comme ils sont prêts à se soutenir eux-mêmes, ils iront aussi s’acclamer au stade qu’ils rempliront à 20. Parce qu’à la fin, s’il y a eu mort d’hommes en Tanzanie, je ne compte pas être sujet à cette expérience. Quant à la partie misogyne de la conférence, les femmes sont suffisamment outillées pour s’en charger !

Je vous laisse les Intamba. Bye.

 

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