LE JOURNAL.AFRICA

Jean Hazimana, le grand meneur qui ne prend pas de l’âge

Il y a 14 ans, Jean Hakizimana a fait son entrée dans le « game ». Au fil des années, il s’est illustré comme un des meilleurs joueurs de l’histoire du Club Dynamo, voire du basketball burundais.

Certains spectateurs disent qu’il est vieux avec ses trente ans, mais pour lui, « vaut mieux tard que jamais ». Au cours de cette année 2019, il a eu beaucoup de trophées qui viennent s’ajouter à ceux des années antérieures : meilleur joueur, meilleur marqueur du championnat national, en passant par MVP et top scorer du Playoff 2019, et pour finir au MVP et meilleur meneur de l’année 2019 dans la rubrique « for the love of the game ». 

Pour lui, 2019 était remplie d’obstacles, mais des épreuves qui l’ont rendu fort mentalement. Ses exploits marquent le long parcours effectué par le jeune homme.

L’entrée dans le jeu

« Jamais je n’oublierais mes premiers pas au basket. Je venais de passer deux mois avec un plâtre sur mon bras gauche et à ce moment, on venait de finir le terrain de basket « Jama »  tout près de chez moi », se souvient le natif du Quartier 2 de Jabe. Ce jeu deviendra vite une passion, pour laquelle il n’hésitera pas à abandonner le football, son premier sport, pour finir basketteur professionnel dans le club de Dynamo (2 ans en division B et 12 ans en première division). Ne connaissant rien, ni au jeu ni aux grands noms qui pouvaient lui servir de modèles, il a dû apprendre. Et c’est ainsi qu’il a découvert les « Jordan, Kobe, Jason Kid, Lebron, Stephen Curry et les autres.». Un certain Stephen Curry deviendra même son idole : « Je me suis beaucoup inspiré de lui,  de son jeu… malgré ma petite taille », avoue-t-il dans un rire.

Cinquième enfant et seul garçon d’une fratrie de six enfants, il a découvert une seconde famille dans le basket. : « Plus qu’un jeu, j’y ai reçu une éducation, des amis. Le basket m’a tout donné », dit Jean reconnaissant.

Un avenir prometteur

Comme son père Onésime Hakizimana le témoigne, Jean est un travailleur acharné et discipliné depuis son enfance. « J’ai toujours cru en lui. Il était dévoué dès le début de ce jeu », confie fièrement le paternel. Quant au coach Olivier Ndayiragije qui l’a assisté depuis la deuxième division jusqu’à présent, aucun doute, Jean a toujours fait la différence : « Dans le club, on accueille les jeunes venus de différents coins de la capitale voire même du pays. Jean, lui est très différent des autres. Obéissant, courageux, respectant les autres, dynamique. Dans sa place du meneur, c’est un très bon coach dans le terrain qui sait mieux organiser les autres. »

Des qualités que tout le monde louent, tel Clovis Ndimurukundo, son coéquipier depuis ses débuts : « C’est un bon meneur du jeu, quand il est dans le terrain, il nous organise. Il sait quand donner la passe, quand marquer ses points. » Et de renchérir :  « Avec ses techniques de 3 points, on dirait de  la magie. À chaque percée ou à défaut de la défense, il doit marquer dans le panier.». Pour Christa Bella, une amatrice fervente du ballon orange du camp de Dynamo, « Jean Hak est l’un des meilleurs joueurs que l’équipe au vert-blanc ait jamais connu ».

Le rêve de Jean Hakizimana, c’est de continuer ses études, faire un master… Mais en attendant, il continue à bosser assidûment au travail comme au basketball. « Après le boulot, je me rends directement à l’entente sportive pour mes entraînements, et ce, toute la semaine. Les sorties, c’est le week-end lorsque je n’ai pas de rencontre. Si tu veux la réussite dans toute chose, il faut avoir une discipline. » 

Cet article fait partie d’un dossier pensé et rédigé par les blogueurs de Yaga pour mettre en lumière les 25 jeunes burundais qui se sont démarqués pendant l’année 2019, dans différents domaines de la vie sociale.

 

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