Tout le monde a besoin de toilettes bien entretenues. Ne pas en avoir met en danger la santé de tout un chacun. Et les écriteaux interdisant aux gens de se soulager n’importe où ne changeront rien tant qu’ils n’ont pas où le faire.
C’est honteux quand tu prends le trajet pendant des kilomètres et des kilomètres sans voir des toilettes mises à disposition de passants. Certains lieux comme les terrains n’ont pas de toilettes, des marchés non plus. Pire encore, c’est quand certaines infrastructures publiques en ont mais qu’elles sont payantes, c’est notamment le cas pour les marchés de Matana, et celui Muyange de Nyanza Lac.
Sur certaines routes de la commune Nyanza Lac, on voit des pancartes sur lesquelles est mentionnée la phrase suivante : « Hano iwacu mu Ruvyagira kirazira kwituma mu gisanze.» ( Ici chez nous à Ruvyagira, il est interdit de déféquer dans la nature). Cependant, malgré cette interdiction, il n’existe pas de toilettes publiques le long de ces routes. Même les toilettes qu’on peut trouver dans certains lieux n’ont pas nécessairement le dispositif communément « Honyora-ukarabe » qui permet aux gens de se laver les mains chaque fois qu’on sort de là.
Le manque de toilettes tue
Dans le monde, un individu sur trois, soit 2,4 milliards de personnes, vit toujours sans installations sanitaires. Sur ce total, 946 millions pratiquent la défécation en plein air, selon le rapport du Programme commun OMS/UNICEF de suivi intitulé : « Progrès en matière d’assainissement et d’eau potable : mise à jour et évaluation des OMD 2015. »
Alors qu’au moins 10 % de la population mondiale consomme des aliments provenant des cultures irriguées par des eaux usées, l’assainissement insuffisant s’associe à la transmission de diverses maladies comme le choléra, la diarrhée, la dysenterie, l’hépatite, la typhoïde et la poliomyélite. Ainsi, chaque année, plus de 842 000 personnes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire meurent à cause du manque d’eau, d’assainissement et d’hygiène, soit 58 % du total des décès par diarrhée.