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Comité de mariage ou collecte de fonds ?

Le mariage n’est pas seulement une affaire des futurs mariés. C’est aussi celle des amis, des familles, des collègues, etc. Mais si un jour, on se réveille avec un comité de plus de 114 personnes, il y a lieu de s’interroger, de fouiner ce qui serait derrière un tel engouement pour mobiliser toute une compagnie. Témoignage.

Comme WhatsApp ne pardonne qu’à ceux qui ne sont jamais connectés, début août, un nouveau groupe s’invite sur mon Android parmi une multitude d’autres. Cette fois-ci, c’est le comité de mariage de Marc et Mika (pseudonymes), union prévue pour fin novembre. Très rapidement, le groupe enregistre 114 membres. J’hallucine tout comme la plupart des autres membres du groupe. « C’est un groupe pour tous les invités ou les membres du comité d’organisation seulement ? », demandent les membres du groupe au futur marié, également administrateur du groupe WhatsApp. 

Ce dernier ne tarde pas à clarifier sa vision sans ambages : « Au cours de la vie, j’ai eu plusieurs amis. J’espère qu’une fête pareille où les amis sont conviés à contribuer n’est que tout à fait normal ». Par respect, tout comme certains d’autres, je décide de rester dans la cadence sans vraiment donner mon avis sur quoi que ce soit. La première puis la deuxième réunion furent convoquées. Par précaution, le futur marié communique ces rendez-vous suffisamment à l’avance pour que personne n’en fasse fi. 

Hypocrisie à la burundaise

En regardant les photos envoyées dans le WhatsApp, à l’intention des nombreux absents, le niveau de participation dans ces réunions n’épousent jamais le vœu de l’initiateur. Que des excuses et des justifications pour expliquer dans le groupe, les raisons de leurs absences. Que des prétextes car la volonté de ne pas y faire partie a forcément pris le dessus. Sans doute, personne ne veut froisser la confiance que Marc a placé dans chacun des conviés.

Téméraire, il commence à appeler les personnes les moins actives autant dans son méga comité que dans son groupe WhatsApp. Le mot d’ordre est : le temps presse, il faut songer à contribuer. Mais pour la plupart, y compris moi, Burundais jusqu’à la moelle, habitué à jouer les cartes de dernières minutes, on ne se bouscule surtout pas. Il reste tout de même plus d’un mois. Plus la date approche, plus le mutisme gagne les membres du comité. Une vingtaine reste actifs dans le groupe. Les autres sont là, cois.

Je contribuerai si je veux

Dans pareille situation, j’ai l’impression que la volonté de contribuer financièrement n’est pas une priorité pour les 114 membres. Autant Marc n’a pas d’arguments aiguisés pour rallier ce grand monde à son événement, autant sa prétention de recevoir le maximum de contributions reste inassouvie. 

Ce cas est loin d’être atypique pour certains mariages burundais. Dans le choix des membres du comité, certains choisissent des amis et parentés, d’autres visent les personnes les plus aisées. Pour ces derniers, les déceptions sont quasi quotidiennes. Certaines organisations de mariages ont été sauvées de justesse par des personnes qui étaient, au départ, négligées et jugées de second rang. Si une telle déconvenue n’est pas arrivée lors de votre mariage, tant mieux pour vous. Mais si vous comptez vous marier bientôt, faites en sorte de ne pas être la prochaine victime !

 

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