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Les devises en provenance de la RDC ont-elles vraiment un impact sur l’économie burundaise ?

En ce moment de manque de devises sur le marché burundais, d’aucuns pensent que les dollars du Congolais ont un impact sur l’économie burundaise. « Faux ». Deux économistes, dont un spécialiste monétariste, expliquent.

Tous les économistes contactés sont unanimes : « Les dollars disponibles sur le marché burundais en provenance de la RDC via des canaux non-officiels ne peuvent pas avoir un impact sur l’économie burundaise ». 

Selon Prosper Niyoboke, économiste et enseignant à l’Université du lac Tanganyika, ces dollars ne profitent qu’à quelques individus. Ceux-ci, sachant que les devises sont rares au Burundi, motivés ainsi par la spéculation, les apportent depuis d’autres pays particulièrement la RDC où l’économie est « dollarisée » même s’il existe une monnaie locale. Cet universitaire rappelle que le volume de ces dollars est très petit compte tenu des besoins de tout un pays.   

Une nuance 

Néanmoins, un autre économiste, spécialiste monétariste et enseignant dans différentes universités publiques et privés du Burundi,  qui a préféré s’exprimer sous couvert d’anonymat, abonde dans le même sens, mais avec une nuance. 

À court et à moyen termes, les dollars en provenance de la RDC présents sur le marché essentiellement à Bujumbura produit des effets positifs. 

Ils permettent aux cambistes de continuer leur travail de change de monnaie et aux privés qui en ont besoin d’en avoir, ne fut-ce qu’à un taux élevé.   

Même s’ils travaillent légalement, souligne-t-il, les bureaux de change ne peuvent pas s’approvisionner en devises directement auprès de la Banque de la République du Burundi (BRB). Seules les banques commerciales sont autorisées de se munir en devises auprès de la banque centrale via ce qu’on appelle le marché interbancaire des devises (MIBD). 

Pour ce faire, dans le contexte de tarissement des devises sur le marché, l’approvisionnement des bureaux de change devient le cadet des soucis pour la banque des banques. Les produits de première nécessité (les carburants et les médicaments) deviennent la priorité en raison de leur importance.  

Que faire ? 

Les besoins de l’économie burundaise sont énormes, les dollars du Congolais n’ont pas d’impact sur elle. Il faut plutôt réactiver les canaux traditionnels d’entrée des devises au Burundi. Les exportations, les appuis budgétaires, les projets de développement de différentes ONG et les investissements privés. 

 

Les autorités burundaises, en plus des produits traditionnels d’exportation tels le café et le thé, doivent privilégier d’autres exportations notamment les huiles et les minerais dont la teneur est aujourd’hui connue importante.  

En plus, elles doivent adopter une politique insufflant une coopération qui mobilise des ressources extérieures et l’environnement favorable des affaires.

 

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