Ne pas trouver facilement leurs âmes sœurs n’est pas le seul problème que rencontrent les filles avec des allures masculines, péjorativement appelées « garçons manqués ». Certaines sont également suspectées d’être lesbiennes. À tort.
Des filles qui ressemblent beaucoup aux garçons tant au niveau morphologique que comportemental existent dans la ville de Bujumbura et ailleurs. La société leur colle le terme peu gratifiant de « garçons manqués ».
Cette manière d’être est généralement due au milieu social dans lequel a évolué l’enfant. Comme on le remarque souvent, une fille qui grandit dans une fratrie où prédomine le nombre de garçons a plus de chance de se comporter comme ses frères. Mais on ne peut pas négliger non plus le fait que cela peut être causé parfois par de troubles hormonaux.
Des amies, mais pas plus
Si ce genre de filles sont souvent appréciées par un grand nombre de personnes à cause de leur force de caractère et leur particularité, ce n’est pas facile pour elles de trouver des conjoints du fait de leur façon de défier les hommes.
Sophia*, 31 ans, témoigne. « J’ai grandi comme ça et cela ne me faisait rien. Ce n’est qu’à l’âge de 27 ans que j’ai remarqué que les hommes me préféraient plutôt comme amie. Plus d’une fois, on m’a dit qu’un garçon qui me demanderait en mariage serait très courageux ».
Et des suspicions à l’emporte-pièce
De nos jours, la société citadine a tendance à confondre ce genre de filles à l’homosexualité. En effet, l’homosexualité est restée pendant longtemps considérée comme un monde à part. Ce n’est que récemment qu’une frange de la société a commencé à ouvrir les yeux face à la réalité de ce sujet. Ne possédant pas d’informations sur le sujet, la société s’est mise à se fabriquer le portrait-robot d’une lesbienne. Et pour les yeux de la société, les filles ayant une allure de garçon sont les premières suspectes. Sophia, poursuit : « Je suis réellement hétéro. Et s’il est vrai qu’il m’est déjà arrivée d’être draguée par des femmes, je n’ai jamais été tenté ».
Les hommes burundais devraient savoir qu’à l’intérieur de ces physiques de garçons, il y a des cœurs et des physiologies de femmes. La vie sexuelle d’une personne ne dépend pas de son aspect extérieur.
*nom d’emprunt