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POLITIQUE

Burundi : ce qu’il faut pour un rapatriement massif et volontaire des réfugiés

À la suite de l’annonce par la Tanzanie du rapatriement massif des Burundais réfugiés en Tanzanie à partir du premier octobre, ils étaient beaucoup à craindre un rapatriement forcé. Mais jusque-là, l’annonce a fait plus de peur que de mal.

Comme pour se donner les moyens de son ambition, le pays de Nyerere comptait rapatrier en accord avec le gouvernement burundais et en collaboration avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés 2000 réfugiés chaque semaine.

Mais faut-il le rappeler, l’annonce avait suscité un tollé. En tête de liste de ses pourfendeurs, le HCR fera savoir via un communiqué que « bien que la sécurité d’ensemble se soit améliorée, il est d’avis que les conditions au Burundi ne sont actuellement pas propices à la promotion du retour des réfugiés ». Il exhortera au contraire les États « à veiller à ce qu’aucun réfugié ne soit renvoyé au Burundi contre sa volonté et à ce que des mesures soient prises pour rendre les conditions de sécurité au Burundi plus propices au retour des réfugiés ».

Rétropédalage de la Tanzanie ?

Alors que mardi, le premier octobre, dans l’après-midi, des listes de ceux qui devront rentrer ont été affichées, il sied de souligner que le rythme de rapatriement est loin de celui escompté par la Tanzanie et le Burundi. Pour preuve, durant ces deux semaines déjà écoulées après le premier octobre, ce sont seulement 588 réfugiés volontaires qui ont été acheminés jusqu’au site de transit de Nyabitare dans la province de Ruyigi.

Et comme une sorte de rétropédalage, le porte-parole du gouvernement tanzanien, Hassan Abbas a assuré qu’aucun réfugié burundais ne sera forcé de retourner dans son pays« . Une assurance en quelque peu relayé par le président John Pombe Magufuli dans  son autre appel à rentrer à l’endroit des réfugiés burundais : « …vous devez faire l’introspection, retournez afin de contribuer pour le développement de votre nation. Nous ne vous chassons pas mais on doit vous dire la vérité…».

Que faire pour obtenir plus de rapatriement volontaire ?

Ces appels à rentrer n’ont jusqu’ici produit pas grand-chose. Faut-il alors procéder autrement ? C’est ce que pense un expert en relations internationales et enseignant d’université. Selon lui, pour persuader un massif rapatriement volontaire de réfugiés, il s’avère nécessaire de créer les conditions favorables à l’interne d’abord. Faire en sorte qu’il y ait un climat politique, sécuritaire propice. Ensuite, continue-t-il, il faut que les politiques adoptent un discours rassurant et confiant. Se montrer compréhensif aux questions et problèmes des réfugiés.

Et parce que la question des réfugiés ne concerne plus seulement les États et que la seule sensibilisation des États semble avoir échoué, l’expert suggère la contribution d’autres acteurs. Ainsi donc, il faut que l’autorité politique prenne le courage de réunir toutes les parties prenantes impliquées dans la question de réfugiés notamment les sociétés civiles concernées, le HCR ainsi que les autorités des pays d’accueil pour leur garantir les conditions concrètes de   rapatriement. Mais le grand pas doit être franchi par le gouvernement burundais.

Pour rappel, de septembre 2017 à fin août 2019, plus de 75 000 réfugiés burundais ont été rapatriés, principalement de Tanzanie alors que, toujours selon les dernières statistiques du HCR qui ne prennent cependant pas en compte les récents rapatriés, 343.333 est le nombre total de réfugiés burundais dans la sous-région. 

 

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