Lors d’une réunion convoquée par le ministre de l’Intérieur le 26 septembre 2019 à l’Hôtel Source du Nil, et qui a réuni les gouverneurs des provinces et les leaders des partis politiques, certains des leaders de ces partis ont demandé que le parti CNL soit suspendu ou même « radié » de la liste des partis politiques.
D’après Jean de Dieu Mutabazi, président du parti RADEBU, le parti CNL « a été infiltré » par les gens qui envoient des rapports à la Commission des experts des droits de l’Homme de l’ONU dirigée par Doudou Diène. Pour éviter cela, ajoute Mutabazi, « il aurait fallu refuser l’agrément de ce parti », et ainsi la question des gens qui vont accuser le gouvernement de violations des droits de l’homme a Genève serait réglée.
Pour Tite Bucumi, président du parti MSP Inkinzo, il faudrait « radier » le parti CNL parce que, dit-il, ses militants sont souvent pris en possession de fusils et des grenades.
Cet acharnement contre le CNL est difficile à comprendre quand on suit les propos d’Agathon Rwasa qui insiste sur le fait que son parti est victime de violences et des abus de toutes sortes de la part de l’administration, de la police et des Imbonerakure. En poussant un peu plus loin l’analyse, on peut comprendre pourquoi certains veulent la mise à mort du parti de Rwasa.
Ils ont peur du changement
Premièrement, les gens qui profèrent ces menaces contre le parti CNL dirigent de petits partis qui n’ont aucune assise, mais qui sont alliés au parti au pouvoir CNDD-FDD. Ils jouissent de postes juteux dans la haute administration. Ils savent que le CNL est le principal challenger de leur allié, et c’est en adoptant des positions extrêmes contre le parti ennemi qu’ils comptent prouver leur loyauté, surtout en cette période (déjà) électorale.
Deuxièmement, ils voient que le CNL aurait des chances de gagner les élections de 2020, et que si jamais cela arrivait, ce serait peut-être la fin de leur carrière. Alors, ils en rajoutent et font de la surenchère. C’est ce genre de courtisans qui donnent de mauvais conseils juste pour sauver leurs propres intérêts.
Ceux qui ont peur du changement devraient savoir que ce dernier est imprévisible et inévitable. Au lieu de le combattre, vaut mieux s’y adapter. Et la meilleure façon de s’adapter au changement en politique est de laisser tous les partis s’engager librement dans la compétition pour que le meilleur gagne.