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Mutombolagate ou l’histoire d’un bouc émissaire

Dans un point de presse de ce 15 septembre, le président de la Fédération de Football du Burundi a confirmé Olivier Niyungeko dans son poste de sélectionneur national, alors que certains le clouent au pilori et souhaitent sa démission. Une position discutable bien que ses tenants la prennent pour une évidence.

Le dernier acte en date de la « Tragédie Mutombola », diraient ses pourfendeurs, s’est joué sur les terres tanzaniennes. Si les circonstances derrière l’élimination du Burundi sont une bourde du portier des Intamba au match aller et une séance de tirs aux buts pathétique, la chanson à laquelle nous commençons à prendre habitude a résonné : « Avec ce coach, c’est clair que nous n’arriverons nulle part. La fédération doit ab-so-lu-ment le virer ! ». 

Nos joueurs ont longtemps subi dans l’antre bouillonnant des Taifa Stars, Uwanja wa Taifa. Si la stratégie du Burundi était visiblement offensive, ils ont aussi su défendre. Hasard ou schéma tactique payant ? La réponse ne fera jamais l’unanimité. « Quand même aujourd’hui, il a bien géré. Il a défendu et attaqué par des contres. On dirait Diego Simeone  », affirmait un téléspectateur à mes côtés dans une salle de projection de matchs de foot alors que nous attendions la très anxiogène séance des tirs aux buts.

Après le dernier tir raté de Gaël Bigirimana, c’est le même téléspectateur que j’ai entendu se fondre en tirades dont la substance était « ce mec est nul, c’est lui la source de toutes les déconvenues ». Un discours qu’il n’aurait certainement pas tenu si les trois tireurs burundais avaient réussi à marquer.

Avant de déverser nos biles sur lui…

Admettons tout de même que les Intamba sont beaucoup plus observés comme représentants le pays bien plus qu’une équipe de football. Ce qu’elle est pourtant avant tout. Pour la petite histoire, à la veille de la coupe du monde Russe, des chercheurs en neurosciences ont réalisé une étude sur le fonctionnement du cerveau chez les supporters des équipes de foot. Le résultat, hilarant. «  …On peut imaginer que le sentiment d’appartenance à une nation vient s’ajouter à ce lien quasi familial qui unit des supporters entre eux et à leur équipe. Avec des ressorts motivationnels aussi forts, nichés dans le cerveau, on comprendra mieux l’engouement un peu fou dont on peut faire preuve devant un match », ont conclu les scientifiques.

Les Burundais, sommes-nous touchés dans notre fibre patriotique au détriment des considérations purement footballistiques ? On semble souvent oublier que dans le football, ce sont aussi et surtout les joueurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas irréprochables. On accuse souvent Mutombola de ne pas avoir une équipe-type, qu’il fait tourner en permanence. Est-ce de sa faute si certains des cadors en sélection ne sont pas constants en clubs avec des contrats souvent d’une saison ? 

Avec une équipe aux cadres qui peinent à décrocher une nouvelle écurie ou qui préfèrent des championnats exotiques (pays du Golfe surtout) ou les très moyens championnats de la sous-région, ce n’est pas une douce sinécure de peser dans le top niveau, hélas ! Le Gabon que nous ne sommes pas près d’oublier avait signé un ancien coach du Real Madrid et de l’équipe nationale d’Espagne. Au finish, un fiasco. C’est dire…

 

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