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Une lettre à mes petit·e·s frères·sœurs diplômé·e·s

Plusieurs lauréats d’écoles secondaires de Bujumbura ont reçu leurs diplômes durant ce week-end. La blogueuse Bella Lucia Nininahazwe a un message à leur adresser.

Chèr·e petit·e frère·sœur, c’est enfin un moment de soulagement, tu te dis ! Adieu les encadreuses qui te gâchaient la vie, bye bye les cours du soir qui t’empêchaient de sortir comme tu voulais, bye les maths qui te tracassaient la tête, au revoir la tête bien rasée, yagusarisha, bye les réveils à 5h du matin pour se préparer et prendre les bus à temps. Je ne te dirais pas le contraire, et si tu veux bien t’enjailler, eh bien amuse-toi  à fond ! 

Mais n’oublie pas l’essentiel

Mon petit, tu es là pour défendre ton bout de papier. Pour prouver que ce bout de papier n’est pas un ‘‘made in Buyenzi’’, mais un honneur mérité. Par ton comportement, tu prouveras que t’a eu des séances de ‘‘indero runtu’’. Par ton innovation, tu montreras que t’as eu des leçons d’entrepreneuriat.

Parmi les élèves, il y a deux catégories : ceux qui étudient pour finir leurs études et avoir un diplôme. Pour eux, l’école est une sorte de fardeau. Ils auront des excuses pour rater les cours, ils trouveront la justification pour laisser tomber. Et puis, il y a la deuxième catégorie de ceux qui étudient pour avoir des connaissances et s’ouvrir au monde extérieur. Ces derniers sont désireux d’apprendre de nouvelles choses, d’aller le plus loin possible dans leur vie. J’ose espérer que tu fais partie de cette dernière catégorie.

N’abandonne surtout pas

Une petite anecdote, un jour, alors que je facilitais un débat sur les abandons scolaires, une jeune élève m’a posé une question : « Vous venez prêcher contre les abandons scolaires, mais comment voulez-vous qu’on continue d’aller à l’école au moment où nous continuons de nous quereller sur un plat de haricots avec nos aînés qui ont des licences en poche ? ». C’était le genre de question qui ne nécessite pas de réponse. La jeune adolescente dévoilait son désespoir, sa question était un coup de gueule. 

Elle avait raison d’exprimer sa désolation. Ce sont des faits, le chômage des jeunes exaspère. Mais est-ce une raison de lâcher ? Je me dis que non. 

Garde foi en toi.

Chèr·e petit·e frère·sœur, il y a mille et une raison de désespérer mais il y a aussi des raisons de te battre. Je sais que tu t’inquiètes des tricheries et corruptions qui s’observent ici et là. D’ailleurs, c’est bien que tu t’inquiètes. Cela me rassure, et me redonne espoir. Comme conseils d’une grande sœur, ne laisse pas les erreurs de tes aînées te gâcher tes rêves. Aie le courage d’acquérir ce que tu as bien mérité et bats-toi pour la perfection.

Pour clore, je t’invite à avancer au rythme du monde. Aujourd’hui, celui qui n’a pas le courage d’apprendre est voué à l’échec. Ne te concentre pas sur des discussions futiles sur les réseaux sociaux. Pense à tes passions, suis les vedettes de ton domaine et sois inspiré par le succès. Au fur du temps, tu découvriras que l’école ne fait que commencer. Oui, il n’y aura pas d’encadreurs, mais toi seul sera ton propre encadreur et la réalité est que des fois, tu seras sévère envers toi-même plus que l’encadreur le faisait. Parfois, tu seras obligé de te lever plus tôt que tu l’as jamais fait, mais fais-le avec amour et volonté. Le secret étant de faire ce que tu aimes.

En surfant sur internet, j’ai lu quelque part que la pression, c’est ce que l’on ressent quand on ne sait pas ce que l’on est en train de faire. Je te souhaite de savoir ce que tu fais.

À très bientôt,

Une grande sœur qui te veut du bien.

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