Récemment, quelqu’un a évoqué sur Yaga les inquiétudes qui démontrent que le Burundi ne profite pas de l’EAC à la même échelle que les autres États membres. Malgré tout, la phase ultime de l’intégration régionale sera bénéfique pour le Burundi.
En 2018, parmi les pays de l’EAC, seuls le Soudan du Sud et le Burundi partagent le triste podium des pays moins riches de la planète. Ils enregistrent respectivement 223 et 377 dollars de PIB par habitant. Le Burundi se maintient dans cette catégorie depuis des années. Or, la pauvreté n’est pas une fatalité. L’intégration régionale du Burundi est l’une des meilleures solutions envisageables pour se libérer de cette entrave.
Le Burundi, pays enclavé ayant l’ouverture au monde via l’Afrique de l’Est, son import-export est généralement connecté aux ports de l’Océan indien. Pour ce fait, il n’a pas d’autres choix que s’associer objectivement aux autres pays membres de l’EAC. Malheureusement, le Burundi s’adapte à pas de tortue. Ces dernières années, le facteur politique s’y est ajouté fois, ce qui fait qu’il boycotte certains sommets d’intérêt commun organisés par l’EAC. Mais il ne faut pas oublier que certains de ces pays ont de l’EAC un passé commun avec le Burundi et continuent à être des plaques tournantes de son économie.
La fédération politique, bénéfique pour le Burundi…
Trois des quatre étapes de l’intégration que sont l’union douanière, le marché commun et la monnaie unique sont en train d’être réalisés malgré les difficultés éventuelles. Il ne reste que la phase finale, la fédération de l’EAC.
« Dans l’angulation sociopolitique, l’intégration régionale est un processus engagé par des entités politiques autonomes en vue de créer une autre entité politiquement souveraine. Dans ce cas, l’interdépendance est mise en avant, donc les États membres créent une situation qui leur permettrait de conjuguer les efforts afin d’améliorer la qualité de la vie des gens », précise Docteur Aloys Toyi, sociologue et enseignant à l’Université du Burundi.
Cet universitaire ajoute que les petites entités doivent accepter de perdre leur souveraineté au profit de l’intérêt général. Probablement, certains dirigeants s’inquiètent de la perte de leur autorité. La volonté politique peut freiner cet engagement, mais à court terme. En dépit de cela, le processus d’intégration est bien engagé. Les signes justificatifs sont là, entre autres le drapeau, les langues officielles et l’hymne de l’EAC.
… et pour les Burundais.
Dans les phénomènes du genre, il y a toujours une nation qui émerge et prospère. Cette émergence devient une opportunité pour d’autres. Les États relativement faibles ne sont pas du tout défavorisés, car il est fondamental qu’il y ait une zone d’influence. Au sein de l’EAC, c’est le Kenya qui est visiblement avancé tenant compte de l’essor de ses industries. Il aura besoin d’une main-d’œuvre et les Burundais en profiteront.
Les conflits sociopolitiques que connaît le Burundi depuis des décennies perdront leur raison d’être. Ils seront absorbés par l’influence positive des autres peuples. En plus de cela, la liberté de mouvement due à la fusion des frontières facilitera la jeunesse burundaise à tenter leur chance dans des nouveaux horizons. C’est un remède au chômage récurrent qui hante les jeunes burundais. Dans ce cas-là, la compétence devient considérable et sans pareille.