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Burundi : allaiter ou travailler, un choix cornélien

Du 1er au 7 août de chaque année, le monde célèbre la semaine mondiale dédiée à l’allaitement maternel. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) prône six mois d’allaitement exclusif au profit des nourrissons. Malheureusement, certaines mamans ont du mal à respecter ces recommandations à cause des obligations de leurs fonctions quotidiennes.

L’exclusivité d’allaitement maternel n’est pas chose facile malgré les exhortations de l’OMS qui préconise six mois au minimum. Le travail quotidien est l’une des barrières à cet engagement mondial. « Après 49 jours du congé postnatal, j’ai dû reprendre le chemin du travail. De plus, j’ai dû confier mon bébé à une nounou afin qu’elle le prenne en charge à mon absence. Dans ce cas-là, l’allaitement exclusif est quasi-impossible, car nous devons faire un recours au lait maternisé pour nourrir mon nourrisson », confie Francine (pseudo), mère allaitante et enseignante à Bujumbura.

Selon une étude menée en 2018 par l’ISTEEBU, l’allaitement maternel au Burundi se fait jusqu’à 98,6 %. En général, 83,6 % des enfants âgés de moins de six mois bénéficient d’un allaitement exclusif. La fréquence d’allaitement jusqu’à six mois est moins exclusive dans les villes que dans les milieux ruraux. À titre illustratif, pour la mairie de Bujumbura et Rumonge, les chiffres sont respectivement de 62,4 % et 95,7 %. Pourtant, les recommandations de l’OMS sont claires : « Les nourrissons devraient être allaités exclusivement au sein pendant les six premiers mois pour une croissance, un développement et un état de santé optimaux ».

Le lait maternel est vital

Malgré tout, l’allaitement maternel reste toujours un moyen plus sûr pour préserver la survie et assurer la santé d’un bébé. L’alimentation mixte n’est pas du tout recommandée aux enfants de moins de six mois. Le lait maternel est unique. Il détient tous les minéraux, les nutriments et les vitamines dont l’enfant a besoin. Autrement dit, aucune substance n’est nécessaire pendant cette période même de l’eau à boire. 

Malgré tous ces bienfaits, les inquiétudes persistent : allaiter et travailler sont-ils compatibles ? Dans un pays miné par le chômage, le choix est vite fait. Ce qui fait que même certaines femmes ont peur d’avoir des enfants, se privant ainsi d’un droit fondamental.

 

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