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Services ou sévices administratifs ?

Nous avons tous déjà vécu l’expérience de se rendre dans un bureau pour un service. Des gens passent d’un bureau à l’autre, avec une façon de communiquer qu’eux seuls partagent et qu’ils pensent être les seuls à comprendre. 

C’est un vendredi matin, je me rends à la mairie de Bujumbura pour chercher une attestation de résidence. Arrivée sur place, on m’informe qu’une somme de 500 fbu doit être versée avant au siège de la BANCOBU, situé non loin de là.

C’est là que le calvaire commence. Il est 8h et un grand nombre de personnes font la queue en attente de payer. Une policière en tenue de travail entre et sort à plusieurs reprises, bordereaux à foison dans la main, interrompant le cycle.

À son cinquième passage, on commence à s’irriter, puis une dame vient et nous dit : « Vous pouvez aussi payer au siège d’INTERBANK, Ce n’est pas loin d’ici. »

De Charybde en Scylla

C’est comme un soulagement pour tout le monde jusqu’à ce qu’on découvre que là-bas aussi, c’est la même chose, la seule différence étant qu’à la place de la policière, c’est un agent de sécurité. Des hommes et des femmes  viennent à chaque fois lui donner des papiers en s’adressant à lui dans un langage qui se veut codé : « Gira kwakundi » ou « Mpera wawundi » Phrases qu’on pourrait traduire littéralement comme « Fais comme tantôt » ou « Donne à qui tu sais »

C’est après avoir contourné la queue plusieurs fois qu’une des femmes dans la file, furieuse, lui lance : « Est-ce que tu crois qu’on ne voit pas ce que tu fais ? ». L’agent de sécurité, d’ailleurs en âge avancé, fait la sourde oreille et continue son manège .

Le pouvoir de l’argent

Je m’approche alors de lui pour savoir si je peux attendre ou si je dois y aller et revenir le lendemain. Ce dernier me répond, sourire au coin des lèvres : «Warahezagiwe ntiwoteba, riha neza ucugaruka kubitora mu kanya. » (Tu as été bénie, tu ne devrais pas attendre, paie bien et reviens les chercher dans quelques instants.)

« Et cette femme fâchée et fatiguée ? », lui rétorqué-je, avant de retourner dans la queue avec les autres malgré ma bénédiction. 

Ce n’est que vers 10h15, plus de deux heures après, que je finis par payer et on m’indique où je dois aller pour attendre la signature sur le document. Étant la troisième sur la file de ceux qui attendent la signature, je ne suis pas si impatiente, mais les gens qui entrent et sortent à n’importe quel moment s’arrêtant  pour faire une blague ou l’autre, mettent en doute la possibilité d’avoir le document signé avant midi et évidemment, je suis  contrainte de revenir l’après- midi, bien que que je sois venue de bonne heure.

 

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