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Les armes légères au Burundi : un fléau silencieux

Le 9 juillet de chaque année, le monde célèbre la journée internationale dédiée à la destruction des armes légères. Au Burundi, malgré les campagnes de retrait volontaire de ces armes légères, la recrudescence des crimes et vols à mains armés témoigne leurs proliférations. Coup de projecteur.

Selon la résolution A 54/258 des Nations unies de 2001, les armes légères et de petit calibre comprennent les armes blanches, les revolvers, les fusils d’assaut et les mitraillettes légères. Sont également inclus, les lanceurs de grenades, les armes portables ou encore les mortiers de moins de 100 mm et les munitions de ces armes.

D’après le rapport Gun Policy pour le Burundi, en 2017, le nombre d’armes à feu chez les civils s’élevait à 238 000 armes. Ils étaient à 100.000 armes en 2009. Pour 100 habitants, le taux d’armes était à 2,0, alors qu’il était de 1,2 en 2007.

Un fléau

Les conséquences sont énormes. L’accès et la possession non contrôlés de ces armes sont de nature à augmenter l’insécurité. Outre le phénomène de la résolution violente des différends et l’augmentation concomitante de la criminalité, l’insécurité résultante de la présence illicite de ces armes entre les mains de civils empêche le développement pacifique du pays. 

Déjà en 2007, selon le rapport de la ligue ITEKA, sur 641 personnes assassinées, 40,4 % l’étaient par armes à feu, 15,3 % par utilisation de grenades et 23,3 % par couteau. De même, sur 470 personnes blessées, 34,4 % l’étaient par fusils et grenades, et 52,3 % par arme blanche. Onze ans après, selon les données de l’Observatoire de la violence armée, un total de 278 incidents de violences armées a été enregistré de juillet à décembre 2018, avec plus de 392 victimes. Une hausse considérable qui devrait nous interpeller.

Des défis à relever

Une commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères étant à l’œuvre, l’État devrait encourager les campagnes de sensibilisation. La circulation illicite de ces armes contribue à intensifier et à pérenniser les conflits surtout en cette période d’intolérance politique.

Comme la loi n°1/14 du 28 août 2009 portant régime des armes légères et de petits calibre a supprimé tous les permis de détention d’armes, y compris ceux qui les avaient obtenues légalement avant cette date, toute personne ayant une arme devrait la rendre dans un poste de police le plus proche. Pour le bien de tous.

 

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