Pour les amoureux de la poésie, « le festival Vuga » est un grand moment de jubilation, de rencontre et de découverte. Une occasion unique d’être en contact direct avec les artistes de renom national et international. C’est ce qui est ressorti de la conférence de presse animée dans l’avant-midi de ce 3 juillet dans le cadre du festival Vuga.
Pour les organisateurs, l’objectif visé est de dévoiler la grande vision du festival. Un souhait a été émis pour ce qui est du mot « Slam » qui n’a pas encore trouvé son équivalent en Kirundi. Selon le directeur artistique Charmant Iradukunda, cette question trouverait sa réponse au sein de l’académie rundi qui, malheureusement, n’existe quasiment pas. Il n’a pas hésité à manifester son enthousiasme en présence des médias et des invités internationaux à savoir le slameur Rouda du collectif 129H, parrain du festival vuga (France), la slameuse Caylah (Madagascar), les slameurs Micro Mega et Sniper (RDC), la slameuse Lydol (Cameroun) et le photographe Slim Harbi (Allemagne).
S’agissant du lien qui existerait entre le slam et la culture burundaise, il a précisé que bien que le slam ne soit pas un mot kirundi, la société burundaise qui a depuis longtemps été marquée par la tradition orale est une preuve que le slam ne nous est pas étranger. La poésie burundaise dans sa diversité peut s’entendre facilement avec le slam.
« Yaga » et « le festival Vuga », quel lien ?
Le coordonnateur de Yaga, Alain Horutanga a révélé le rapport qui existe entre Yaga « une plate-forme des jeunes blogueurs burundais » et « le festival Vuga ». Il a indiqué que Yaga, un des partenaires, a adhéré tout de suite à l’idée de ce festival car il poursuit la même ambition que celle de Yaga : donner la parole aux jeunes. Même les mots « Vuga » et « Yaga » ont presque la même connotation. Comme dans Yaga où les jeunes s’expriment que ce soit dans les débats ou à l’écrit, le festival permettra à beaucoup de jeunes de s’exprimer librement. Tout ce qui touche à la cohésion sociale, à la paix, des activités des jeunes qui font avancer les choses, qui font en sorte que le Burundi soit connu à l’étranger, etc., sont des initiatives que Yaga soutient. Alain Horutanga a aussi profité de cette occasion pour remercier la Mairie de Bujumbura qui a donné toutes les autorisations pour faciliter l’organisation de telles activités de grande envergure. Vu la présence imposante des médias, il a fait un petit clin d’œil aux journalistes en leur rappelant que souvent, ils préfèrent couvrir les activités politiques au détriment des initiatives des jeunes.
Selon Paulin Bulakali, responsable de communication, ce festival se veut avant tout rassembleur et porteur un message de paix et de cohésion sociale. C’est une occasion de permettre aux jeunes burundais non seulement de s’exprimer, mais aussi de se découvrir et vaincre la peur qui est en eux, et surtout d’apprendre de leurs amis venus d’ailleurs. Il a fait un survol de la programmation en annonçant que les ateliers avaient déjà commencé et que l’ouverture officielle du festival allait avoir lieu dans la soirée. Tous dans la salle de conférence de l’IFB s’accordaient à dire que l’art oratoire au Burundi allait marquer un pas en avant grâce à ce festival.
Quand la fille burundaise et la photographie s’invitent…
Au cœur du « festival Vuga », selon Charmant Iradukunda, une soirée spéciale intitulée « Slam au féminin » est prévue vendredi le 5 juillet à 18h. Cette soirée a pour but de sensibiliser la jeune fille, lui permettre de mettre fin à son silence, d’oser prendre la parole même au milieu des hommes. C’est une autre façon de briser les tabous. Il n’y aura que des filles sur scène. C’est une nouveauté dans le slam.
À la question de savoir ce que vient faire la photographie dans un festival de slam, le photographe Slim Harbi a répondu qu’il est important d’explorer les intersections entre certaines pratiques artistiques notamment le slam qui est basé sur la parole et la photographie qui est un art visuel basé principalement sur la narration, sur le fait de raconter des histoires. Il a souligné que la photographie se nourrit d’autres pratiques artistiques notamment le slam.