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« Vuga festival » : au-delà du slam

Depuis quelques semaines déjà à Bujumbura, le mot « vuga » a interpellé les plus curieux. Il n’avait jamais été autant employé en une si courte période. « Vuga », un mot qui nous a tous mis inévitablement en mode « festival » et qui nous annonce des moments forts.

« Vuga » est le terme choisi pour incarner la philosophie derrière le Festival international de slam Poésie prévu à Bujumbura à partir de ce mercredi le 3 juillet 2019 à l’Institut Français du Burundi et dans certains coins de la capitale économique. En marge dudit festival, des ateliers et une exposition sont et seront programmés en faveur des jeunes slameurs et photographes. Et comme ça va trop vite, il sera certainement impossible d’appuyer sur « stop » avant le 6 juillet. Toute une semaine en train de déguster des plats de poésie slam hors pair.

Le coup d’envoi a été lancé le lundi 1 juillet 2019 à l’IFB par le début des ateliers. Deux ateliers animés par deux formateurs de Yaga et une slameuse malgache sont en cours. Selon les organisateurs de « Vuga Festival», ces ateliers ont été programmés pour continuer à aiguiser la créativité littéraire des jeunes slameurs, et surtout donner l’opportunité à ceux qui n’avaient pas encore participé aux ateliers de slam organisés auparavant. 

Les formateurs de Yaga ont été sollicités de par leur expérience pour animer des ateliers sur la bonne utilisation des médias et réseaux sociaux dans la promotion du travail de l’artiste. Selon Idriss Muhoza, blogueur et photographe à Yaga, le plus important était de montrer aux artistes comment gérer leur carrière via les réseaux sociaux, ce qu’il faut faire exactement et les erreurs à éviter. Parmi les participants, Diogène, un jeune économiste, ancien étudiant de l’Université du Burundi, a fait savoir qu’il était en train de découvrir des techniques importantes de rédaction sur les réseaux sociaux, comment définir l’angle pour un article à poster, comment choisir l’idée principale et les conséquences qui peuvent découler de la mauvaise utilisation de ces réseaux, notamment Facebook et Whatsapp. Alain Horutanga, coordonnateur de Yaga, a, quant à lui, montré comment procéder pour toucher un grand nombre de « followers » sur une page Facebook ou via Whatsapp, et a soulevé certaines erreurs qu’il faut éviter, et cela à travers un exercice pratique de rédaction. Il a aussi suggéré aux participants d’utiliser des vidéos « live » (en direct) où on peut inviter ou donner rendez-vous à plusieurs personnes pour suivre. 

Des ateliers pour « booster » le niveau des jeunes slameurs poètes

L’atelier de slam poésie, animé par la Malgache Caylah, est orienté vers les expressions scéniques, l’initiation au slam poésie et l’écriture. Depuis le 1 juillet, elle a commencé par le développement personnel : comment se tenir sur une scène, comment vaincre la peur et garder confiance en soi, et surtout comment se débarrasser de la timidité. Des exercices portés sur la voix en cas de problèmes techniques font aussi partie de la formation. Ce mardi 2 juillet, l’atelier était centré sur les expressions scéniques, comment se rappeler son texte, l’art d’improvisation, etc. 

Selon Kerry Gladys Ntirampeba, une jeune slameuse burundaise, cet atelier est comme un « coup d’accélérateur » pour la pousser à faire mieux. Elle annonce déjà que la Kerry qui sortira de cette formation sera celle que vous n’aurez jamais vue. Le slameur Jackson Nsabimana affirme avoir appris à être tranquille sur scène, être capable de lier ses gestes à ses mots et trouver comment écrire quand il n’a pas d’inspiration. 

En ce qui concerne le niveau des jeunes participants à ses ateliers, Caylah affirme qu’ils ont un bon niveau. Elle souligne également que ces jeunes sont très techniques dans la création de leurs textes. Leur souhait : arriver à faire des phrases simples pour captiver le public.

Qui est Caylah ?

Formatrice dans le Vuga Festival, Caylah a commencé à écrire depuis l’âge de 6 ans. Après, elle a découvert le slam en 2010 à travers l’Institut Français de Madagascar et par l’intermédiaire d’une association de slam intitulée « Madagascar Slam de slammada ». 

En 2014, elle a été championne des champions au tournoi qui se déroule à Madagascar et championne par équipe au Slam national. Elle a co-créé le concept « Slamthérapie » qui consiste à « soigner les maux par les mots ». Elle travaille activement avec plusieurs associations de Madagascar qui s’occupent des mères précoces, des jeunes incarcérés, des jeunes victimes de viol et de violences, et des enfants de la rue. Elle est marraine d’une association qui s’occupe des femmes scolarisées, des ex-prostituées. 

Avant le Burundi, elle a fait récemment une tournée en Europe, en France, en Suisse et en Belgique. Après, elle a fait aussi la Réunion et la Turquie. Elle voyage depuis 2015 partout à Madagascar et à l’étranger.

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