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Bujumbura: les paris sportifs, pires que les stupéfiants ?

Actuellement, les paris sportifs sont en vogue au Burundi. Plusieurs jeunes y sont aujourd’hui accro. Que faire, alors que les maisons de paris fonctionnent légalement ?

C’est dimanche, 17 h à Kamenge, un des milieux les plus peuplés de la ville de Bujumbura. Un match de la Ligue 1 se termine. Paris Saint-Germain vient de dominer largement son adversaire. Un des points de vente pour les paris sportifs est rempli de jeunes gens qui regardent le sport à la télé ou bien pronostiquent les résultats des matchs à venir.

« Les paris sportifs sont comparables à une drogue. Je ne comprends pas comment j’enregistre plusieurs tickets perdants dans une semaine et je continue à jouer. Je suis parieur depuis quelques années, mais le rendement est effectivement négatif », confie Eric (pseudo), un des parieurs réguliers.

Une drogue légale

Au Burundi, généralement dans la ville de Bujumbura, les maisons de paris sportifs entre autres Sports4Africa, Kings Sports bet et Lotto Burundi, sont éparpillées ici et là surtout dans des quartiers populaires. Elles proposent ouvertement leurs services au public majeur, elles sont légales, raison pour laquelle elles payent des impôts.

Les jeunes burundais font face actuellement à un défi de chômage ou pauvreté. Nombreux cherchent à résoudre le problème par ce moyen relativement simple, mais absolument inefficace. Ils s’adonnent corps et âme au jeu, d’où l’endettement, frustration ou la perte de contrôle de soi. C’est ça l’addiction au sens large du terme. Les bookmakers, eux, prospèrent jour après jour grâce à l’autodestruction des parieurs. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Le problème est clair, et la solution ?

Aloys Toyi, professeur à l’Université du Burundi dans la filière de Sociologie précise: « Les paris sportifs ou les jeux de hasard sont des problèmes sociaux, mais ils sont parmi les anti-valeurs que la société tolère. Quand ils sont incontrôlés, ils deviennent nuisibles et les victimes sont généralement les jeunes ».

Les parieurs devraient comprendre que les paris sportifs ne sont pas une source de revenus, plutôt un loisir. Quand une personne a des difficultés financières, ce n’est pas raisonnable de les résoudre en faisant recours aux jeux d’argent, c’est un risque inutile. Certains veulent dépendre des jeux, gagner en gros par un simple coup sans effort physique ou intellectuel. Le chômage est un problème important pour la jeunesse burundaise, mais il ne faut pas chercher de l’argent là où il n’y en a pas.

 

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