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#SoutenonsNosHirondelles : oui, mais pas seulement

Lancée officiellement le 24 avril 2019 par le patron de la Fédération Burundaise de Football, la campagne Dushigikire intamba zacu, #SoutenonsNosHirondelles vise la collecte de fonds et les prières pour « la bonne préparation de la participation du Burundi à la phase finale du championnat de la Coupe Africaine des Nations (CAN) de juin en Egypte ». Mais alors, qu’en est-il des autres disciplines sportives ?

Comme pour marquer le coup d’envoi, l’entreprise Modern Dairy Burundi, signera le même jour du lancement de la campagne avec la FFB, un contrat de partenariat-sponsoring visant à soutenir les joueurs en source d’énergie. Natura, le lait produit par la firme, est le don en nature donné à l’équipe nationale. « Un étang accompagné d’un congélateur et équipé d’un robinet et des gobelets sera toujours en place sur les terrains d’entraînement afin que chacun des joueurs se serve à sa soif », dira le Directeur général de la société Modern Dairy Burundi. Une enveloppe de 10 mille dollars a aussi été remise dans les mains de Révérien Ndikuriyo, président de la FFB.

Depuis, les sponsors ne cessent d’affluer. Le 15 mai 2019, ce sont six sociétés et banques qui entraient dans la danse. Avec à la clé 79 millions Fbu collectés le même jour. La BANCOBU et la CCIB débourseront respectivement 40 millions et 5 millions, la SOCABU 10 millions. Le SAVONOR, la Télé 10, et l’Office de Thé du Burundi(OTB) contribueront respectivement à hauteur de 15 millions, 5 millions et 4 millions.

Une semaine après, le 21 mai 2019, à Martha Hôtel, c’était au tour des neufs autres entreprises de mettre la main dans la poche. La Fédération Nationale des COOPEC du Burundi (FENACOBU) déboursera 10 millions, la REGIDESO  10 millions, le Shangaii Homoport Mechanical, représentant la diaspora chinoise 5 millions, la KCB et la BCB respectivement 5 et 10 millions. Musumba Steel, IMENA (entreprise de fabrication des boissons) et l’UNIPHARMA, une entreprise pharmaceutique débourseront respectivement 20 millions, 10 millions et 4 millions.

Jusque-là, tout ce qu’il y a de plus souhaitable, surtout pour un pays qui met les pieds pour la première fois dans la dernière phase de la grande messe du football africain. Sauf que…

Le revers de la médaille

Qui ne saluerait pas cet engouement pour soutenir nos seules et uniques hirondelles ? Hakuna! Mais qui ne déplorerait pas le « désintérêt » dont sont victimes d’autres fédérations ? Car c’est devenu comme une habitude, représenter les couleurs nationales à l’international lorsqu’on n’est pas une équipe de foot, n’est pas toujours évident. Les exemples pour l’illustrer ne sont pas ce qui manque. Nombreux sont des cas où un club de basketball, et ce n’est qu’un exemple, n’a pas répondu aux tournois, même régionaux, faute de moyens.

Le cas le plus récent est celui d’une équipe de boxe  bloquée au Gabon pour manque de sous, un exemple parfait de  ce « désintérêt » pour d’autres sports.

Du « deux poids deux mesures »?

Que le football soit le sport favori de la majorité des Burundais, cela relève de l’évidence. Que des moyens conséquents lui soient réservés, c’est aussi compréhensible. Mais ce qui ne l’est pas, c’est ce manque de considération dont est victime nos sportifs des autres fédérations (excepté les athlètes, j’en conviens) lorsqu’ils sont appelés à représenter notre patrie. De quoi désoler plus d’un, car, petit ou grand club, sport favori ou pas, lorsqu’il est question de représenter son pays à l’étranger, c’est la « grandeur » de tout un pays qui est affirmée. C’est l’hymne national qui est chanté.

Au gouvernement burundais alors de ne pas faire preuve du « deux poids deux mesures » lorsqu’il s’agit d’envoyer ses sportifs à l’étranger et aux autres fédérations de s’inspirer de la FFB dans la mobilisation des fonds pour ce genre de rendez-vous.

 

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