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La coopération sino-burundaise : un win-win ?

Il y a  quelques mois, la Chine et le Burundi ont célébré leur 55ème année de coopération bilatérale. Du côté du Burundi, beaucoup d’ouvrages chinois sont fonctionnels et d’autres en prévision. Qu’espère gagner la Chine en soutenant le gouvernement burundais ?

D’après l’économiste et professeur d’université Eric Nduwimana, les Chinois ne donnent généralement pas d’argent liquide comme aide direct ou appui budgétaire, en revanche, ils participent beaucoup dans la construction des infrastructures (bâtiments publics, routes,…). D’après lui, à court terme, la coopération sino- burundaise est gagnante pour les deux parties mais, à long-terme, c’est la Chine qui remporte le gros lot.

Pour l’ambassadeur Cyprien Mbonimpa, ancien ministre des affaires extérieures, la relation entre la Chine et le Burundi est très ancienne. Ayant soutenu les pays africains dans leur lutte pour les indépendances, ces derniers ont alors soutenu la Chine quand elle cherchait à récupérer son siège comme membre permanent du Conseil de sécurité. D’après ce diplomate, aujourd’hui la Chine est une grande puissance économique qui cherche aussi à développer son influence dans les affaires du monde. Elle compte beaucoup sur le soutien du Burundi ainsi que le reste des pays africains.

Les intérêts d’abord

De son côté, Pascal Niyonizigiye, professeur à l’Université du Burundi, précise que les Chinois ne font pas un travail de « bon samaritain », ils escomptent en retour beaucoup de choses, notamment l’exploitation des richesses naturelles du Burundi. Par exemple, l’excès des richesses minières en République démocratique du Congo ne se limite pas à sa frontière avec le Burundi. Il soutient également M. Mbonimpa sur le fait que les Chinois cherchent le soutien du Burundi et les autres pays africains au système des Nations unies.

Il estime que c’est aussi le dividende démographique du continent qui est actuellement le plus jeune du monde qui les attirent. D’après les études, le marché africain sera bientôt le marché le plus important numériquement (deux milliards en 2050). Ce professeur des relations internationales ajoute que les Chinois voudraient décrocher le plus de contrats de construction d’infrastructures en Afrique et profiter de sa main d’œuvre importante (60% d’Africains ont moins de 25 ans).

Le Burundi a de nombreux besoins pour son développement. Il a besoin de capitaux, d’équipements, etc., ce dont dispose la Chine. Cela pourrait être une coopération win win à condition d’être vigilant car, souligne l’ambassadeur Mbonimpa, en politique internationale, il n’y a que des intérêts qui comptent.

 

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