Le mois d’avril au Burundi comme au Rwanda restera gravé durant des siècles comme un mois qui n’honore pas l’humain. Un mois d’horreur qui devrait en fait nous interpeller à chaque recueillement. Au Burundi, les commémorations peuvent aussi faire place aux spéculations. Ce n’est pas à moi de vous l’apprendre. Vous le savez déjà !
Longtemps laissé aux oubliettes pour des raisons évidemment politiques, la commémoration des évènements de 1972 (on doit s’en tenir à ce vocable), a retenu l’attention des abatwip. De quoi parfois faire monter la tension sur la twittosphère burundaise. Mais, il n’y a pas eu que ça comme on le verra pour ce mois commémoratif.
Le 29 Avril 1972 naho habaye iki?
— Elysée Bahenda (@barakumbariye) April 30, 2019
C’était comme prévu un jeu d’adultes où un enfant n’y voit que du feu. Mais à ce jeu on peut se dire que nous sommes encore loin de panser nos plaies lointaines comme actuelles. Comme si l’histoire continuait à se répéter au fil des années et aux mêmes dates pratiquement. Ce qui change parfois, ce sont les acteurs. À y voir de près, chacun avait son crime, sa vérité et sa science et surtout son interprétation des faits.
et qui ont été génocidaires au bout du compte?
— sidi chiko (@SidiChiko) May 1, 2019
Soyez heureux, génocidaires. Le Président Nkurunziza ne troublera pas votre sommeil. Il est occupé à réparer le #Burundi que vous avez déchirré.
— Niné (@bugarama124) May 1, 2019
Mbega bitangura abatutsi bapfuye mu Rumonge ntaco ubivugako? Ba Mpasha, Seheye na Birorero woba ubazi? Reka ukuri kuvugwe.
— NZEYIMANA (@NzeyimanaBerna2) April 30, 2019
Dans ce moment si difficile, des paroles crues existent et foisonnent sur la toile. Des gens parfois sans scrupules, qui ne peuvent que déverser leur haine, pullulent et nuisent à la Twittosphère. Parfois, il faut savoir se passer de leurs commentaires. C’est ce que j’ai fait!
Mais comme dans toute communauté, on retrouve ceux qui réfléchissent à ce qu’ils vont écrire sur certains faits et évènements et qui, avec beaucoup de simplicité, parviennent à donner des leçons de maîtrise et d’humanisme. C’est parfois rare de les trouver. Ils sont souvent inaudibles. Comme il faut un début à toute chose, j’espère qu’un jour, ils parviendront à faire briller cette flamme dans les « sans cœurs » de ce petit pays au drapeau tricolore.
Que certains burundais arrêtent d'associer les ethnies comme coupable des genocides. J'arrive à dire que plus de 90% des hutus/ tutsis n'ont pas tuer au #Burundi. Alors pkoi dire que le hutu ou le tutsi est un genocidaire juste parcequ'il ce qu'il est?#jesuis burundaisestinnocent
— Emmanuel (@Wahicuburundi) April 30, 2019
Le chemin est long en effet mais nous ne pouvons pas continuer à vivre dans des crimes et mensonges. La justice doit parler et après un changement de mentalité s’impose. La mort d’un innocent ne sera jamais une solution. La vie doit être respectée.
— Marie nzigamye (@MarieNzigamye) April 29, 2019
29 /4/1972-29 /4/2019, pour couper court à cette tragédie sanglante à répétition au #Burundi, il est impératif de mettre les noms derrière les bourreaux et les noms derrière les victimes. L’anonymat entretenu sciement réconforte les bourreaux et les autocrates.@antonioguterres
— Cimpaye Pancrace (@Cimpaye67) April 29, 2019
Ce jeu cynique durera aussi longtemps que rien ne sera fait. Presque tous les acteurs et témoins disparaissent aujourd’hui un à un, qui témoigneront demain ?
Nubugesera….Les extrêmes….Les uns trouvent une excuse pour nier le génocide planifié d'autres se montrent cyniques pour parler des crimes contre humanité et de représsion aveugle! Mon Dieu….
— NDORERE Jean Claude (@jean_ndorere) April 27, 2019
Les anges de Buta
Les héros ne sont pas souvent visibles au Burundi. Ils étaient au nombre de quarante. Des élèves qui ne finiront jamais leurs études. Récupérés politiquement par les uns comme les autres, les « anges » de Buta devraient interpeller chacun de nous sur son combat. On peut souffler très fort et dire à haute voix, « quelle élan de solidarité ! ». Nous avons sous nos yeux la plus grande leçon de solidarité de l’histoire de notre pays. Mais seulement cela passe pour un fait comme un autre.
Je me souviens de ce jour comme si c'était hier: Mon cœur se déchirait chaque fois qu'on annonçaient ceux qui avait succombé.
Derrière chaque nom/surnom et chaque visage se trouve une anecdote, une histoire partagée dans le fleur de l'enfance. RIP #MartyrsDeLaFraternité #Buta— Steve NDIKUMWENAYO (@ndikumwenayo) April 30, 2019
Ce qui devrait normalement nous unir nous divise. On n’apprend pas de l’histoire.
Le cercle vicieux?
Sur la toile, un autre événement plus récent a été commenté. La date du 26 avril 2015. Des Abatwip y voient là encore un autre drame. Plusieurs autres manifestations commémoratives ont été organisées. Comme toujours la compassion et l’humain disparaissent. Même quand on ne réclame que la vérité sur les siens, il faut s’attendre à « nous autres, les autres, croyez-vous ? ». Ainsi va la vie de société intellectuelle des Burundais.
#Burundi : ► 4 ans après l'éclatement de la violence, quelle est la part des uns et des autres pour rétablir la stabilité au Burundi?;
► Les réfugiés Burundais se sont joints aux autres pour commémorer l'éclatement de la crise politique du 26 Avril 2015.https://t.co/xVB1wCgwIh— Télé Renaissance (@RTVRenaissance) April 29, 2019
Réclamer le respect de la constitution à la #Kalashnikov et quand vous avez appelé les manifestants à marcher vers la Rtnb et à prendre le contrôle de la station pour faire l'annonce du coup d'État faisait partie de la défense de l’accord d’Arusha?
— D. Ruzoviyo (@ruzoviyah) April 27, 2019
#Burundi Lisez notre communiqué conjoint en memoire des victimes du mouvement insurrectionnel declenché le 26 Avril 2015 par un groupe d'activistes soif du pouvoir. #NeverAgain @RFIAfrique @_AfricanUnion @jumuiya @UNHumanRights @ONU_fr @iwacuinfo @RTNBurundi pic.twitter.com/ckmwDxnnxC
— APM2015 (@Halte_Violences) April 26, 2019
J’en ai fini avec ce mois. Au prochain rendez-vous, il y aura peut-être quelque chose de gai. Et pourquoi pas les Intamba ?