- Le gouvernement du Burundi a adopté en novembre 2014 une politique nationale de l’emploi. En parallèle, le chômage des jeunes est passé de 60% en 2016 à 65% fin 2017.
La politique nationale de l’emploi consiste à diminuer le chômage et le sous-emploi par la promotion d’une croissance économique élevée, de l’auto-emploi dans le cadre de micro, de petites et de moyennes entreprises ainsi que des activités à haute intensité de main-d’œuvre.
«L’objectif est de réduire le chômage, notamment celui des diplômés, d’accroître l’employabilité des jeunes sortant du système scolaire et de leur permettre ensuite la mise à jour des compétences requises par la formation continue», lit-on dans ledit document dont la préface a été signée par le président Nkurunziza en juin 2015.
Paroles, paroles, paroles…
Le Plan national de développement (2018-2027) dont le Burundi s’est récemment doté, rapporte que la Politique nationale de l’emploi permet chaque année à 250 jeunes lauréats des humanités techniques et universités à bénéficier d’une formation en entrepreneuriat et d’un stage de premier emploi. Pour rappel, la seule université du Burundi relâche chaque année entre 2500 et 3000 licenciés.
Dans la rubrique consacrée au chômage, ce document prévoit différentes initiatives pour la «promotion des jeunes». Entre autres, le renforcement de l’encadrement et de l’insertion socio-économique, l’appui à la mise en place de la banque des jeunes, l’appui au stage de premier emploi des jeunes diplômés et au volontariat des jeunes. Depuis l’annonce de cette banque de jeunes, il y a deux ans, silence radio.
Des actions «insignifiantes»?
Ce même plan de développement prévoit la redynamisation et la promotion des centres pour jeunes ainsi que le renforcement des capacités techniques et institutionnelles de l’Agence Burundaise pour l’Emploi des jeunes (ABEJ).
Mise en place en 2013 par le ministère de la Jeunesse, l’ABEJ a été dotée d’un fonds initial de 72 millions Fbu pour un encadrement de 200 jeunes au départ. Elle s’est fixée comme objectifs notamment le suivi de ceux qui bénéficient des stages et l’organisation des formations dans le domaine de l’entrepreneuriat. En 2016, 250 jeunes et en 2017, 326 jeunes avaient effectué ces stages. De tous ces jeunes, quelque 45% (à peu près 260) ont été retenus dans les institutions où ils ont fait le stage ou ailleurs. Un chiffre insignifiant face aux milliers de demandeurs d’emploi.
Inadéquation
Le gouvernement accorde chaque année depuis 2015 une subvention de 500 millions Fbu aux communes pour leur développement. 20 % de cette enveloppe devaient être orientés dans la construction des infrastructures sociales et 80% à la création des activités génératrices de revenus (AGR).
Il n’y a pas meilleur moyen pour comprendre comment le développement est conçu au niveau des communes que de se servir de leurs plans. Avec une lecture attentive des plans des commune Bugendana en province Gitega et de Gashoho de la province Muyinga, l’on comprend la conception du concept «développement» pour l’ensemble des administratifs locaux.
Ci-dessous les grands axes des plans communaux : augmentation de la production agricole, promotion de la santé, système éducation performant, gouvernance, développement des activités économiques hors agriculture et infrastructures d’appui.
Ces activités se limitent généralement au traçage des pistes, à la construction des ponts, etc. Bref des travaux qui ne donnent pas du travail en permanence aux jeunes. Par ricochet qui ne diminuent pas le chômage des jeunes.
Et pour couronner le tout…
La loi des finances 2018/2019 maintient le gel du recrutement dans la Fonction publique. Excepté dans les secteurs de la santé publique, de l’Education, etc.
Dans son discours de présentation des vœux à la nation, le président Nkurunziza a promis 3 milliards Fbu de soutien aux initiatives des jeunes au cours de cette année.
Les candidats devront se regrouper au préalable dans des coopératives. Elles présenteront ensuite les plans d’affaires de leurs projets. Ceux-ci seront analysés par le ministère de la Jeunesse.
Le premier trimestre touchant à sa fin, est-il légitime de demander à quand le déblocage?
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