Faire un enfant est normalement un processus simple et clair. Mais pas pour tout le monde. Au Burundi, en l’absence d’une progéniture, c’est la femme qui est pointée du doigt. Parfois à tort.
Avoir un enfant n’est pas toujours aussi facile que ça en a l’air. Si certaines femmes tombent enceintes au premier essai, d’autres peuvent attendre, des années et des années ou même en vain, pour voir leur ventre rebondi. Cette situation affecte profondément la vie du couple mais surtout la femme qui est souvent considérée comme la cause du problème.
Chez nous, lorsqu’après le mariage, des mois, des années passent sans qu’il y ait une grossesse en vue, la belle-famille commence à s’en mêler et à s’en prendre particulièrement à la belle-fille. N’avez-vous jamais entendu des phrases telles que : «Yaje guhonya umuryango» (elle est venue tuer la lignée, ndlr), ou alors «Yazanywe n’ukurya gusa» (elle est venue juste pour manger, ndlr)? L’enfant étant considéré comme une richesse, une femme qui ne met pas au monde est donc perçue comme une malédiction pour sa belle-famille.