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Le Burundi a l’atout d’être le seul pays francophone dans la Communauté est-africaine, à quelques conditions

Être le seul pays francophone dans la sous-région est-ce un  avantage ou  un inconvénient ? « Tout est question de perspective», analyse le blogueur Franck NZIZA.

Ce n’est plus un secret pour personne, la langue de Shakespeare s’est imposée comme une langue de travail internationale et incontournable dans presque tous les domaines de la vie. Des aéroports internationaux aux grands centres commerciaux en passant par les conférences et les programmes d’enseignement supérieur et surtout la recherche scientifique, quel que soit le pays, la connaissance de l’anglais s’avère indispensable.

Cette nécessité, le Burundi l’a prise à cœur. C’est du moins ce qu’on a cru comprendre en date du 28 Août 2014 lors de l’adoption par l’Assemblée nationale d’un projet de loi portant le statut des langues qui officialisait le français, l’anglais et le swahili à côté du kirundi qui jusque-là était la seule langue officielle au Burundi. Dès lors les quatre langues sont enseignées depuis l’école primaire.

Le Français d’accord mais…

Dans l’EAC, malgré l’hégémonie indéniable de l’anglais et du swahili (l’Assemblée nationale rwandaise a adopté ce 8 Février 2017 le swahili comme quatrième langue officielle), le français garde toujours une place de choix et constitue même un atout pour le Burundi, au moment où ces autres pays devront nous solliciter dans tout ce qui aurait trait à cette langue. Mais le français ne pourra être un avantage que lorsque nous serions à mesure de parler l’anglais et le Swahili comme le reste de l’EAC.

Certes, pour les conférences, il y a  possibilité de traduction pour faciliter la participation de tous mais là encore c’est une solution non durable, chère et sans aucune valeur ajoutée dans une communauté qui se veut « one people, one destiny ». Et cela devra passer nécessairement par une langue qui puisse permettre à chaque pays de faire profiter à ses citoyens les dividendes de cette intégration régionale.

En fin de compte, nous autres Burundais, plutôt que de développer la « multilinguophobie », il est plus que temps de briser le mythe autour de l’anglais et de cesser d’appeler un swahiliphone « umuswahiri » avec cette connotation péjorative et dégradante. De plus, en cette période de crise où la pauvreté bat son plein, où l’emploi se fait de plus en plus rare, être polyglotte pourrait s’avérer être une grande plus-value. À celui qui veut avancer, une situation inconfortable se transforme en une opportunité. Et bien le défi nous est lancé. À nous de prouver que le Burundi mérite pleinement de faire partie de la communauté Est- Africaine.

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