À première vue, en tombant sur le nom « Burundi Talent Awards », on pourrait croire que c’est la grand-messe des talents Burundais. Mais la mauvaise qualité de l’organisation, décriée par de nombreux artistes, journalistes et observateurs, ne présage rien de bon pour l’image de nos artistes.
Dans la soirée du 1er mars 2018, à Arena, étaient alignés sur le podium les lauréats de l’événement, tous des grandes figures de la scène musicale. Des plus anciens comme Kidum ou Big Fizzo aux plus jeunes comme MB Data et B-Face en passant par Sat-B, qui s’était fait représenter par son manager Kent-P. À côté des chanteurs-musiciens, étaient primés également d’autres catégories de talents notamment le meilleur comédien, meilleur journaliste culturel, meilleur Dj, MC, etc. En tout cas sur papier, la liste des catégories à primer était longue et jusque-là tout allait bien. Enfin presque.
Les heureux gagnants ont eu droit à un certificat, une médaille et un petit bouquet de fleurs en toute modestie. Mais cela n’est pas le plus grave car ce n’était pas les prix Nobel non plus.
Un amateurisme à crever les yeux
Malgré un discours qui se voulait rassembleur de Kidum et un soutien indéfectible de Big Fizzo à l’événement, quitte même à s’en prendre aux journalistes détracteurs de l’évènement, l’organisation aura été émaillée d’erreurs notamment sur le choix des nominés, le nombre pléthorique de catégories, de toute évidence non proportionnel aux reins financiers de la compétition, trahissant l’immaturité de l’équipe organisatrice, s’il y en avait eu une.
Cédric Nimpagaritse, Président de l’Association des jeunes sportifs du Burundi , organisateur de l’événement, chargé de la communication, MC de la soirée, etc., interrogé au sujet de la qualité de l’organisation, réfute tout en bloc et conseille plutôt à ceux qui critiquent de faire leurs propres événements et corriger ces erreurs. Un argument plutôt solide si on était en train de parler des compétitions de foot pour les enfants du quartier comme on en faisait quand on était petit. Mais, quand il s’agit d’une reconnaissance qui porte les couleurs nationales, il y a toujours des comptes à rendre.
Certains artistes l’avaient déjà vu venir…
Quelques jours avant la tenue de la soirée de remise de prix, Big Fizzo a fait une vidéo dénonçant la mauvaise organisation de Burundi Talent Awards. Il était question notamment de l’absence des grands noms dans les différentes catégories : Happy Famba (the fighter production), Lolilo, Lacosta beach, etc.
Néanmoins, il n’a jamais affiché clairement sa volonté de renoncer à sa participation dans ladite soirée. Natacha quant à elle, a été catégorique pour son retrait de la compétition mais a préféré le politiquement (in)correct allant jusqu’à proposer que le prix qui lui était destiné soit remis à sa collègue Chany Queen.