L’attaque se poursuivait vers 11 heures (10 heures GMT) où "les assaillants traqués par les forces de sécurité se sont retranchés au domicile d’un gendarme et ont pris en otage plusieurs personnes", a rapporté ce responsable de la région de Diffa, proche du nord-est du Nigeria, le berceau de Boko Haram.
"Aux environs de 21h35 (mardi), des éléments armés de Boko Haram ont réussi à infiltrer la ville (de Diffa) pour mener des attaques. Le bilan pour le moment est d’un sous-officier de la gendarmerie et deux assaillants tués", a-t-il déclaré.
Selon un élu local, les assaillants, soupçonnés d’être équipés de ceintures d’explosifs et dont le nombre n’est pas encore déterminé, "ont infiltré la ville en ciblant plusieurs endroits".
Les forces de l’ordre "continuent de tenter de les déloger", a témoigné un habitant de Diffa joint au téléphone par l’AFP.
Des "tirs" et des "fortes détonations" ont été entendus mardi soir à la gendarmerie, selon des habitants.
"Au niveau du groupement de la gendarmerie nationale de Diffa (on entend) des tirs et de très fortes explosions à l’instant même", avait rapporté dès le début de l’attaque un habitant sur sa page facebook.
De "fortes détonations et des échanges de tirs à la gendarmerie", a écrit un autre.
Boko Haram avait mené pour la première fois le 6 février 2015 des attaques d’envergure sur le sol nigérien. Deux villes, dont Diffa et Bosso, riveraine du bassin du lac Tchad (à cheval entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad), avaient été visées.
Dans le seul mois de mars 2019, 88 civils ont été tués par Boko Haram au Niger, dont les attaques ont contraint plus de 18.000 personnes à fuir leurs villages, selon les Nations Unies qui s’alarment de la "détérioration rapide de la situation sécuritaire" dans la zone de Diffa.
L’armée nigérienne multiplie les opérations aériennes et terrestres, mais ne parvient pas à contenir les assauts des jihadistes retranchés dans des zones marécageuses du lac Tchad et dans des localités nigérianes sous leur contrôle.
L’insurrection de Boko Haram (dont le nom signifie "l’école occidentale est un péché"), qui a débuté en 2009 dans le nord-est du Nigeria, a fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés dans ce pays, et a gagné le Niger, le Tchad et le Cameroun voisins.
Retrouvez le dossier spécial de VOA Afrique "La face caché de Boko Haram".
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