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Cinq civils tués dans un raid de l’armée en zone anglophone

Les faits se sont produits le 4 avril lors d’"une attaque meurtrière contre le village de Meluf", selon HRW qui accuse l’armée d’en être à l’origine, en particulier le Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite déployée dans les régions anglophones pour y combattre les séparatistes.

"Les cadavres de trois (victimes) ont été par la suite retrouvés mutilés, dont un qui avait été décapité", a ajouté l'ONG qui parle également d'une personne blessée.

"Se fondant sur des entretiens avec 10 témoins et habitants et sur un examen de sources vidéo et photographiques", l'ONG "a constaté que les victimes avaient été exécutées (...) alors qu’elles tentaient de s’enfuir au moment où les forces de sécurité investissaient leur quartier, à proximité duquel est situé un camp de séparatistes armés".

Contactée par l'AFP, l'armée n'avait pas réagi dans l'immédiat.

L'ONG estime par ailleurs qu'il y a en zone anglophone une "augmentation des violences perpétrées par les forces de sécurité dans et aux alentours des établissements médicaux et contre les professionnels de la santé dans le Nord-Ouest".

D'après HRW, l'armée a par exemple attaqué un hôpital à Mbingo le 1er avril, tuant une femme de 32 ans et blessant une autre personne.

Dans un récent rapport, le diocèse de Kumbo, zone où se trouve Meluf, a révélé avoir documenté 358 cas de civils tués ces derniers mois dans cette ville et ses environs. 750 maisons y ont également été incendiées, selon la même source.

"Les forces du gouvernement dans les régions anglophones du Cameroun ont tué de nombreux civils, utilisant un usage aveugle de la force, et brûlé des centaines de maisons ces six derniers mois", avait déjà accusé HWR dans un rapport publié fin mars.

Le gouvernement avait alors accusé l'ONG de "parti pris" et réfuté toute exaction de l'armée.

Les séparatistes anglophones du Cameroun, pays à majorité francophone, militent pour la création d'un Etat indépendant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes ont pris les armes contre Yaoundé. Depuis, ces régions sont le théâtre d'un violent conflit armé qui n'a cessé de prendre de l'ampleur.

Il a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile, selon l'ONU.

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