En prônant mardi la mise en oeuvre de mécanismes constitutionnels pour écarter M. Bouteflika, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée depuis 15 ans et jusque-là soutien indéfectible du président, a rapidement rallié à sa cause l'essentiel de ceux qui étaient les plus zélés prosélytes du chef de l'Etat.
Ceux qui, pendant des mois, ont poussé la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat, détonateur de la contestation, s'en écartent désormais.
Jeudi, Ali Haddad a annoncé sa démission du Forum des chefs d'entreprises (FCE), principale organisation patronale algérienne, qu'il présidait. Son organisation était devenue un instrument de soutien politique au chef de l'Etat et d'appui à sa candidature à un cinquième mandat.
Avant lui, c'est le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la majorité, qui a lâché Abdelaziz Bouteflika, par l'intermédiaire de son patron, Ahmed Ouyahia. Encore Premier ministre il y a moins d'un mois, celui-ci a demandé au chef de l'Etat de démissionner.
Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, principale centrale syndicale du pays, qui chantait il y a peu encore les louanges du président, se range désormais lui aussi derrière la proposition du général Gaïd Salah.
- "Règne agonisant" -
Ceux qui "l'ont soutenu dans toutes ses décisions et ont applaudi toutes ses déclarations (...) sont aussi les premiers à le poignarder dans le dos: Bouteflika n'est pas encore complètement tombé qu'ils se précipitent pour accélérer sa chute", note le site internet indépendant Tout sur l'Algérie (TSA), dénonçant le "système dans toute sa laideur".