"Cela fait un an jour pour jour que les réseaux sociaux sont bloqués au Tchad", a déploré lundi la présidente de l’association Internet sans frontière (ISF), Julie Owono à l’AFP, qui réclame, avec plusieurs autres associations et avocats tchadiens, la levée de cette restriction.
Elles exhortent "le gouvernement tchadien à mettre fin à une mesure de censure qui viole le droit à la libre expression" et entrave "les opportunités pour la jeunesse tchadienne".
Fin mars 2018, les principaux réseaux sociaux du pays étaient devenus inaccessibles au moment où un mouvement de contestation s’élevait contre un changement de constitution visant à renforcer les pouvoir du président du Tchad, dirigé depuis 1990 par Idriss Deby.
Fin août, un collectif d’avocats avait porté plainte contre les deux principales compagnies de téléphonie mobile du pays, Airtel et Tigo, qu’ils poursuivent pour avoir bloqué l’accès aux réseaux sociaux.
La société civile tchadienne accuse toutefois le gouvernement d’être à l’origine de ces restrictions.
La justice tchadienne avait rejeté en octobre la plainte déposée par le collectif, la jugeant "non fondée". Jeudi, cette décision a été confirmée par la cour d’appel de N’Djamena.
L’accès à ces applications et sites sont depuis possible en passant par des "réseaux privés virtuels" (VPN). Mais, leur coût est prohibitif, assure Mme Owono, dont l’association a récolté des fonds pour permettre à certains journalistes et défenseurs de droits de l’homme d’y avoir accès.
Dans le pays, le pourcentage des Tchadiens ayant accès à internet n’excède pas 5%.
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