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Tshisekedi promet une grâce présidentielle aux prisonniers politiques

"Pour consolider les acquis de la démocratie dans notre pays, j’ai décidé de faire de la décrispation un objectif majeur pendant les cent premiers jours" de mon mandat, a déclaré M. Tshisekedi lors d’une cérémonie devant les membres du gouvernement et autres responsables des institutions congolaises.

Mais M. Tshisekedi n’a pas encore nommé un gouvernement et continue à travailler avec les collaborateurs de l’ancien président Kabila, qui reste encore le maître du jeu politique en RDC.

"A cet effet, dans les dix jours, je vais prendre une mesure de grâce présidentielle au bénéfice des prisonniers politiques ayant été condamnés", a annoncé le chef de l’État en présentant son programme pour ses cent premiers jours au pouvoir.

M. Tshisekedi a également promis d’"instruire le ministre de la Justice de prendre dans le même délai toutes les mesures nécessaires, dans les conditions prévues par la loi, pour une libération conditionnelle de toutes les personnes détenues pour des délits d’opinion, notamment dans le cadre des manifestations politiques avant les élections" du 30 décembre dernier.

"Dans le même ordre d’idée, je vais œuvrer activement à créer les conditions d’un retour rapide des compatriotes qui se trouvent actuellement à l’extérieur du pays pour des raisons politiques afin qu’ils y exercent leurs activités dans le respect de la loi et des institutions républicaines", a-t-il ajouté.

Parmi les personnes considérées comme exilés politiques figure l’opposant Moïse Katumbi, ex-meilleur allié de l’ancien président Joseph Kabila, et qui vit aujourd’hui en Belgique. M. Katumbi est passé à l’opposition en 2015 et a quitté la RDC en mai 2016 pour des raisons médicales en plein démêlés judiciaires. Il n’a pas pu se présenter à l’élection de décembre.

Ancien opposant, Félix Tshisekedi a été investi président de la RDC le 24 janvier pour succéder à M. Kabila (2001-2018).

M. Katumbi et un autre poids lourd de l’opposition, l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, avaient soutenu la candidature d’un autre opposant, Martin Fayulu, contre Félix Tshisekedi et Emmanuel Ramazani, dauphin désigné par le président sortant Joseph Kabila.

M. Fayulu qui revendique la victoire avec 60% des voix conteste la victoire de M. Tshisekedi et réclame "la vérité des urnes".

Mais la victoire de M. Tshisekedi a été acceptée pacifiquement par la population congolaise.

Présentant samedi le programme d’urgence de ses 100 premiers jours à la tête du pays, M. Tshisekedi a fait un tour d’horizon de la situation sécuritaire, politique, sociale, … et a fait des promesses pour un mieux être de la population.

Quant au secteur de la justice, "je vais veiller à ce que la justice soit administrée par des personnes intègres et aux valeurs morales irréprochables, disposées à lutter contre la corruption" dans le pays, a-t-il ajouté.

S’agissant de l’important secteur économique des mines, "nous allons assainir le climat des affaires par la vulgarisation du nouveau code minier et dans la conclusion des contrats miniers gagnant-gagnant. Je serai attentif aux doléances des opérateurs miniers et autres secteurs à travers un dialogue permanent", a-t-il promis.

M. Tshisekedi a appelé les Congolais "au changement de mentalité notamment par le respect de la vie humaine, de droit et de liberté pour tous" et les a invités à faire le suivi de son programme.

Dans ce programme d’urgence contenu dans un document de 78 pages, M. Tshisekedi promet de réhabiliter et construire des routes, écoles, hôpitaux dont un centre de traitement d’Ebola dans la province de l’Ituri (nord-est, touché par la dixième épidémie d’Ebola depuis sept mois).

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