L’ONG dresse un "état des lieux inquiétant de la liberté de l’information", à l’occasion du huitième anniversaire du déclenchement, le 17 février 2011, de la révolte qui a renversé le régime autoritaire de Mouammar Kadhafi, capturé puis tué huit mois plus tard.
"La situation de la liberté de l’information est dramatique", a dénoncé RSF dont le communiqué est co-signé par le Centre libyen pour la liberté de la presse (LCFP).
Au moins 19 journalistes ont été tués depuis 2011, selon le texte. Le dernier en date, Mohamed Ben Khalifa, collaborateur de l’agence Associated Press (AP), a été tué le 19 janvier alors qu’il couvrait des affrontements entre milices à Tripoli, rappellent les deux organisations.
RSF a fait état par ailleurs de "plusieurs cas de disparition, d’enlèvements et de torture" cette année et dénoncé "l’impunité totale" dont jouissent les auteurs d’exactions contre les journalistes et les médias.
Ces derniers profitent de la crise politique et sécuritaire qui a plongé le pays dans le chaos depuis 2011.
Aujourd’hui, deux autorités se disputent le pouvoir dans ce riche pays pétrolier: le gouvernement d’union nationale (GNA), établi fin 2015 par un accord parrainé par l’ONU, et basé à Tripoli, tandis qu’une autorité rivale s’est installée dans l’est, contrôlé par l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar.
Le pays est également déchiré par des luttes d’influence entre les nombreuses milices et tribus pour contrôler les ressources du pays.
"Informer est devenu une mission quasi impossible, face à l’acharnement des autorités et des milices", dans l’ouest et l’est libyens "à faire taire les journalistes", a clamé RSF.
L’ONG a en outre dénoncé les obstacles administratifs et les "délais interminables" pour obtenir et renouveler des visas ou des accréditations, ce qui entrave le travail des journalistes.
La Libye figure à la 162e place sur 180 dans le classement 2018 de la liberté de la presse établi par RSF.
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