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Désarmement d’ex-rebelles toubou après leur reddition dans le nord

"La cérémonie de remise d’un important arsenal de guerre est actuellement en cours à Dirkou (nord) et concerne une bonne centaine de combattants du Mouvement pour la justice et la réhabilitation du Niger (MJRN)", a dit à l’AFP un haut fonctionnaire de la région d’Agadez (nord).

Le maire de Dirkou, Boubakar Jérôme, a confirmé que "la cérémonie était en cours", en présence de responsables civils, chefs militaires nigériens et ex-combattants du MJRN. "Un moment, les éléments du MJRN ont semé l’insécurité dans le Ténéré nigérien, puis se sont repliés en Libye" voisine, mais "aujourd’hui que la Libye est devenue une grande menace pour tout le monde, ils ont négocié leur retour tranquillement à la maison", a expliqué un élu d’Agadez.

Il s’agit d’une fraction du MJRN qui a décidé de "déposer les armes" et Adam Tcheke Koudigan, le chef du mouvement, ne fait pas partie des combattants qui se sont rendus, selon le journal nigérien en ligne Air-Info.

"Un forum de trois jours" regroupant "toutes les communautés vivant dans la zone" est prévu afin de "sceller la réconciliation et discuter des questions de sécurité et de développement", a ajouté l’élu d’Agadez.

Le MJRN s’était manifesté pour la première fois en 2016: Adam Tcheke Koudigan avait menacé dans un communiqué de "s’attaquer au Niger" pour revendiquer "les droits (des Toubous) les plus fondamentaux: boire, manger, s’éduquer et se soigner".

"Malgré nos cris de détresse face aux dégâts écologiques des sites pétroliers (…), la dégradation de nos territoires de pâturages et de nos conditions de vie (…), les autorités de la république du Niger sont muettes devant nos revendications", selon le texte qui accusait la China National Petroleum Corporation (CNPC) de faire "des millions de dollars de bénéfice sur les sites pétroliers" en faisant "payer le prix fort (…) sur le plan environnemental".

Adam Tcheke Koudigan, habitant la région de Termit (centre-sud), peuplée de pasteurs nomades toubou, se présentait comme le successeur de Barka Wardougou, autre chef rebelle toubou. Wardougou, qui avait dirigé dans les années 1990 les Forces armées révolutionnaires du Sahara (Fars), est décédé fin juillet à Dubaï.

Tout comme le FARS, le MJRN revendique le développement des provinces du Kawar et du Manga, incluant une partie de la région d’Agadez (nord) et de Diffa (sud-est), près du Tchad, où vivent les Toubous. Cette dernière région est actuellement la cible d’attaques du groupe nigérian Boko Haram.

Le Nord, perle du tourisme nigérien, avait été le théâtre de deux rébellions touareg de 1991 à 1995, puis de 2007 à 2009 lors de laquelle les Toubous avaient noué une alliance avec les mouvements touareg.

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