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Venuste Niyongabo, l’olympien burundais de tous les temps

Venuste Niyongabo de jeux olympique burundais
Fraîchement nommé conseiller  au Comité National Olympique, le 6 mars 2022, avec pour mission de préparer les athlètes boursiers des JO-Paris 2024. Venuste Niyongabo, seul détenteur burundais de la médaille d’or des jeux olympiques a accordé une interview au Journal.Africa.

Né à Makamba le 9 septembre 1973, Venuste Niyongabo, ancien athlète professionnel et père de 3 enfants a remporté un médaille d’argent sur 1.500 m aux championnats du monde junior d’athlétisme de 1992 à Séoul, un médaille de bronze sur 1.500m  aux championnats du monde d’athlétisme de 1995 à Goteborg et un médaille d’or sur 5 000 m aux jeux olympiques d’été de 1996 à Atlanta. Il est président de l’association burundaise des olympiens.

Niyongabo est membre actif du club des champions de la paix et parrain des jeux de l’amitié des Grands Lacs d’Afrique depuis 2009. Il est entraîneur dans sa ville de résidence à Bologne et manager dans le département de sport chez Nike depuis juin 2004. 

Il se considère avant tout voyageur. Son voyage a commencé il y a 48 ans à Vugizo, sur les collines de Rabiro au sud du Burundi.

Qu’est ce qui vous a incité à poursuivre sa carrière?

J’ai commencé mes études à l’école primaire de Matyazo en commune de Vugizo. Chaque matin, je devais faire  dix kilomètres soit en marchant, soit en courant  pour arriver à l’heure. Et je devais en faire  autant sur le chemin du retour. Cette fois, je devais aller encore plus vite, car ce n’est pas une bonne idée pour un enfant d’être seul sur la route quand il commence à faire noir sur les montagnes. Après l’obtention de mon certificat de fin d’études primaire à Vugizo, j’ai poursuivi mon cursus scolaire au lycée Makamba et le cycle supérieur à l’ESTA à Bujumbura. 

En février 1993, j’ai décidé de poursuivre ma carrière sportive en Italie où j’ai eu ma licence en science d’éducation physique après ma carrière sportive. Ce fut un choix qui traduit un excès de courage. Pour moi, seul un vingtenaire peut se hasarder comme je l’ai fait. Je me dis toujours que je me suis jeté dans un lac alors que je ne savais pas nager, je n’avais même jamais essayé.

Quelle a été la première expérience en Italie?

Je suis arrivé en Italie au mois de janvier. Le climat était terrible pour quelqu’un qui n’a jamais vécu là bas. Je n’avais même pas de vêtements adaptés à l’hiver italien. Pour la toute première fois de ma vie, j’étais complètement seul, je ne parlais aucun mot italien, le pire et que je n’avais même pas d’argent. Si j’en avais, j’aurais appelé ma famille et mes parents. Ces derniers auraient pu essayer de me faire entendre raison car ils voulaient que je continue mes études au pays plutôt que de pratiquer du sport.

Quel a été ton succès le plus marquant durant ton parcours en tant qu’athlète?

Dans la vie de chacun, il y a un tournant, et souvent on n’a même pas conscience qu’on va au-delà.

J’étais sûr de monter sur la marche du podium du 1 500 m. En réalité, je ne voulais pas courir pour gagner une médaille de bronze aux Jeux Olympiques. Mon objectif était par contre de tenter ma chance afin d’arriver à remporter l’or.

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Ainsi, je devins le premier et unique médaillé d’or de l’histoire du Burundi aux Jeux Olympiques dans l’épreuve du 5000m, une semaine après le coup d’état de juillet 1996.

Pourquoi n’avoir participé que deux fois seulement aux JO alors que vous aviez tout le temps devant vous (en se référant à votre âge)?

La victoire de la médaille d’or sur 5 000 m au jeux olympiques d’été de 1996 à Atlanta m’a ouvert des horizons sans limites.

J’étais très jeune, j’avais au moins une autre olympiade devant moi comme protagoniste puis des championnats du monde, des rencontres internationales… Bref, Atlanta était pour moi un point de départ, pas la fin d’une carrière.

Vers l’année 1998, je le dis sans rhétorique, le sport est une grande école de la vie car il sait être aussi généreux que cruel. Juste au moment où tout semblait aller bien, les blessures ont commencé.

Quelles ont été les difficultés auxquelles vous avez fait face le long de votre carrière professionnelle? 

D’abord des petites blessures qui vous obligent à renoncer à certains rendez-vous que vous aviez prévus, puis un mal plus grave qui vous arrête pendant quelques mois.

 A chaque fois qu’il faut se lever, trouver en soi la volonté d’aller de l’avant, d’affronter les longues séances sur le lit du kiné puis de retourner sur la piste verser des litres et des litres de sueur pour préparer la prochaine course importante.

Que représente le sport pour vous ?

Je peux dire que je suis un homme chanceux. Le sport m’a procuré des joies immenses et des satisfactions que je n’aurais même pas pu imaginer. Il m’a donné l’opportunité de voir le monde et surtout il m’a beaucoup appris. Entre autres choses, cela m’a appris à être reconnaissant pour ce que j’ai obtenu.

Une des grandes fortunes que j’ai eu a été de rencontrer des gens extraordinaires, des hommes qui ont su faire de leurs difficultés une force sur laquelle bâtir une carrière exceptionnelle. J’ai beaucoup appris de ces personnes. Alors quand j’en ai l’occasion, je raconte aux autres quel a été mon parcours afin qu’ils puissent puiser des idées pour construire le leur.

Que faites-vous actuellement?

Maintenant, j’essaie de redonner une partie de la fortune que j’ai reçue. Actuellement, je fais partie d’une organisation internationale formée par d’anciens athlètes, Peace and Sports, qui s’occupe de projets d’aide et de développement pour les jeunes.

Servir la société pour redonner en retour le service obtenu de ma communauté.

Notons qu’en date du 6 mars 2022, le Comité National Olympique (CNO) a nommé Venuste Niyongabo comme conseiller du CNO afin de préparer les jeux olympiques de Paris 2024 les athlètes boursiers de la solidarité olympique pendant la période 2022-2024.

A lire aussi : Le moment qui a changé la vie de Vénuste Niyongabo

Joe Senghor

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