Le HCR a lancé un appel de fonds d’urgence de 33 millions de dollars pour assurer la prise en charge des réfugiés congolais sur une période de quatre mois seulement. Depuis début décembre 2025, près de 80 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont fui les violences intensifiées entre la rébellion du M23 et l’armée congolaise dans l’est de la RDC pour trouver refuge au Burundi. Arrivant épuisées et dans un état de grande vulnérabilité, ces familles manquent cruellement d’abris, de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux.
Le Burundi fait face à une crise humanitaire majeure depuis début décembre 2025, avec l’arrivée massive de dizaines de milliers de réfugiés fuyant les violences intensifiées dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), particulièrement dans la province du Sud-Kivu, autour de la ville d’Uvira. Selon les données du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), près de 80 000 personnes ont franchi la frontière depuis le 5 décembre, dont environ 72 000 Congolais et 8 000 Burundais rentrant au pays. Le HCR anticipe que ce chiffre pourrait atteindre 90 000 dans les prochains jours.
Ces réfugiés, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes vulnérables, arrivent souvent dans un état d’épuisement extrême après des traversées périlleuses à pied ou en bateau de fortune sur le lac Tanganyika ou la rivière Rusizi. Beaucoup fuient les combats entre les rebelles du M23 (soutenus selon des rapports onusiens par le Rwanda) et les forces armées congolaises, dans un contexte de reprise des hostilités malgré des accords de paix récents.
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Face à cette situation explosive, le HCR au Burundi a lancé un appel de fonds d’urgence de 33,2 millions de dollars américains pour couvrir les besoins essentiels sur une période critique de quatre mois. Cet appel vise à assurer une prise en charge minimale : abris d’urgence, eau potable, nourriture, soins de santé, protection (notamment pour les enfants séparés et les survivants de violences) et hygiène.
Lors d’une réunion de mobilisation organisée le mercredi 17 décembre à Bujumbura auprès des ambassades, des partenaires des Nations Unies et d’autres donateurs, la représentante du HCR au Burundi, Brigitte Mukanga-Eno, a alerté sur la gravité de la situation. Elle a décrit des conditions « catastrophiques » : des familles entières dormant à la belle étoile, des risques élevés de maladies (diarrhées, infections respiratoires, paludisme), et une surpopulation dans les sites de transit comme Gatumba, Buganda ou Rumonge. « Des vies humaines sont en danger immédiat ; il ne faut pas attendre », a-t-elle insisté, faisant écho aux cris de détresse des réfugiés.
En réponse, la coordinatrice résidente du système des Nations Unies au Burundi a rassuré sur des contributions déjà en cours de déblocage.
Le gouvernement burundais maintient une politique de portes ouvertes et accorde le statut de réfugié automatique aux fuyards, facilitant une protection rapide. Des relocalisations vers des sites plus sûrs sont en cours, mais les infrastructures restent limitées dans ce pays parmi les plus pauvres du monde. Cette crise s’ajoute à un contexte régional déjà tendu : en 2025, le Burundi a déjà accueilli des vagues précédentes de réfugiés congolais (plus de 70 000 depuis janvier dans des afflux antérieurs), portant le total à plus de 200 000 réfugiés congolais sur son sol.