Le ministère de la santé publique et de lutte contre le SIDA à travers son programme national intégré de lutte contre les maladies chroniques non transmissibles (PNILMCNT), en collaboration avec APEFE et COPED, a organisé mardi le 30 mars 2021 à Rumonge, un atelier de sensibilisation sur la prévention des incapacités et handicaps physiques liés aux accidents de la voie publique.
Le représentant du ministère de la santé dans cet atelier Dr Gilbert Nduwayo qui a ouvert cet atelier, a indiqué qu’il s’observe de nos jours une augmentation exponentielle du nombre d’accidents de la route, avec la modernisation de plus en plus poussée du trafic routier. Dr Gilbert Nduwayo a fait savoir que le 1er facteur des accidents routiers est lié au comportement de l’homme lui-même qui ne respecte pas les consignes de sécurité contenues dans les lois et qui viole le code de la route parfois sous l’effet de l’alcool.
Il a fait savoir qu’au Burundi, plus de 200 morts et 2650 blessés suite aux accidents routiers ont été enregistrés par la police nationale de sécurité routière durant la période comprise entre 2014 et le 1er trimestre de 2016, affirmant que les accidents de la voie publique n’ont cessé d’augmenter depuis 2016 jusqu’en 2020.
Pour le représentant du ministère en charge de la santé publique, environs 80 % des accidents sont imputables au manque de discipline, à l’ignorance et au comportement des usagers de la route. Il a précisé que d’autres causes des accidents routiers se situent autour de l’environnement routier, ajoutant que l’état des routes déplorables dans plusieurs endroits, le manque de signalisation, le non port de casques chez les motards et les téléphones aux volants sont à l’origine de plusieurs accidents mortels enregistrés dans notre pays.
Selon les statistiques de l’OMS, chaque année, 1,2 millions de personnes trouvent la mort sur la route, soit plus de 3.000 personnes mortes par jour ; en plus de ces morts, il y a 140.000 blessés dont 15.000 personnes resteront handicapées à vie. Cette hécatombe et cette somme de souffrances, qui frappent tout particulièrement les jeunes n’épargnent aucun pays. Un patrimoine humain considérable se trouve ainsi anéanti, entraînant avec lui de très lourdes conséquences sociales et économiques.
Si les actuelles statistiques sont déjà alarmantes, les tendances le seront encore plus. Si elles se confirment, on assistera selon l’OMS d’ici à l’an 2022 à une augmentation de 65% du nombre des personnes tuées. Les accidents de la circulation seront alors l’une des principales causes de morbidité dans le monde. Ce fardeau pèse plus lourdement sur les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire où nous recensons aujourd’hui 90% des décès et des incapacités résultant d’accidents de la route. Cette tendance devrait bientôt passer à 95%, c’est à dire combien les accidents de la route constituent aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique à l’échelle mondiale.
Les participants reconnaissent que les facteurs d’accidents routiers sont essentiellement de l’excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété, le non-respect des priorités par ignorance des signaux routiers et la méconnaissance des réglementations du code de la route.
Des présentations ont été faites par des experts spécialisés sur les tenants et les aboutissants des accidents sur la voie publique. Après échanges et débats, les participants à l’atelier ont recommandé la mise en place des radars de détection des vitesses, l’introduction de l’alcootest et l’harmonisation des formations au niveau des auto-écoles. Ils ont également recommandé l’introduction de l’éducation routière en milieu scolaire pour que les enfants prennent connaissance de l’usage de la voie publique, et qu’ils puissent avoir une conscience du respect de la voie publique aux bas âges.
Cet atelier sur la prévention des incapacités et handicaps physiques liés aux accidents de la route a insisté par ailleurs sur la mise en place d’une stratégie sur la sécurité routière, incluant la révision de la loi réglementant la circulation routière, le renforcement des capacités des conducteurs des engins roulants sur le code de la route à travers leurs associations. Les participants ont également souligné la nécessité de l’organisation des renforcements de capacités pour la police routière et l’inspection de leur prestations et a recommandé punir sévèrement la corruption dans ce secteur. Face à la persistance du nombre croissant des accidents routiers la nécessité d’augmenter les équipements de prévention en faveur de la police et de punir les contrevenants à la réglementation routière conformément à la loi.
Les participants ont recommandé aussi l’amélioration de l’état des routes, avec parkings et passages pour piétons et cyclistes. En vue de diminuer les accidents routiers, les participants ont par ailleurs suggéré la mise en place d’une équipe multidisciplinaire d’octroi du permis de conduire et un contrôle régulier et réel des engins roulants ainsi que la connaissance élémentaire des premiers secours de base avant l’octroi d’un permis de conduire et de posséder un kit de 1er secours dans les transports en commun. Aux assurances et aux autres organisations de protection sociale, elles ont été recommandées d’aider leurs affiliés par des formations de sensibilisation sur le comportement sur la voie publique et d’intervenir très rapidement en cas d’accident car il s’est avéré que ses structures traînent pour assister leurs assurés.
Cet atelier de sensibilisation sur la prévention des incapacités et handicaps physiques liés aux accidents de la voie publique a vu la participation du Gouverneur de la province de Rumonge, les administrateurs communaux, le commissaire de police et certains membres du corps de police dans cette province, les membres de la société civile, les assureurs, les organisations de protection sociale ainsi que les représentants des associations des transporteurs dans cette province de Rumonge.