Les personnes vivant avec handicap appellent le Gouvernement à prendre des mesures visant à garantir la protection de la vie et des droits de cette catégorie de personnes face à la pandémie de Covid-19. Cet appel a été lancé dans un atelier média que l’association burundaise des femmes/filles handicapées a organisé à Bujumbura mercredi 3 juin 2020 pour informer les autorités sanitaires et les médias sur les problèmes rencontrés par les personnes vivant avec un handicap en matière d’accès aux soins de santé et à l’information.
Au cours de cet atelier, la présidente et représentante légale de l’association des femmes/filles handicapées, Nyigina Adélaïde a indiqué que la pandémie de Covid-19 accentue les inégalités et fait naître de nouvelles menaces chez les personnes vivant avec un handicap. Elle a expliqué qu’il peut y avoir relâchement dans l’assistance chez les aveugles ou malvoyants, les personnes handicapées mentales, celles se déplaçant en chaise roulante. Le vécu quotidien de ces personnes demande une assistance diversifiée sans oublier l’accès limité à l’information sur les fournitures et services essentiels pour faire face à cette pandémie, a-t-elle ajouté.
Pour Nyigina Adélaïde, les personnes vivant avec handicap peuvent courir un risque accru de contracter le Covid-19 car elles ne peuvent pas respecter les mesures d’hygiène essentielles comme se laver les mains du moment que les lavabos peuvent être physiquement inaccessibles ou une personne peut avoir des difficultés physiques à le faire. Bien plus, elle a expliqué que les personnes vivant avec un handicap ont des difficultés à respecter la distanciation sociale car ayant souvent besoin d’autres personnes à leurs côtés pour les assister.
Après avoir présenté la situation de la pandémie du Coronavirus au Burundi, le mode de transmission et la façon d’y faire face, le chargé de la gestion des urgences au ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida, Dr Liliane Nkengurutse a reconnu que les personnes vivant avec un handicap ont des besoins spécifiques qui doivent être pris en compte dans la riposte à la pandémie du Covid-19.
Les participants à cet atelier ont eu l’occasion d’émettre leurs avis et considérations et ont dégagé des recommandations allant dans le sens de placer les personnes vivant avec un handicap au cœur de la lutte contre le Covid-19.
Pour que ces personnes puissent accéder aux services de soins et aux informations de santé publique, les participants ont recommandé au ministère en charge de la santé publique d’accepter de recevoir des messages écrits de la part des muets et des personnes à déficience auditive mais aussi de prendre des mesures spécifiques pour les personnes vivant avec un handicap dans la lutte contre le Covid-19.
Ils ont également recommandé au ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida de réserver à cette catégorie de population des services appropriés et inclusifs et de disponibiliser des équipes sanitaires qui collaboreraient avec les organisations de ces personnes dans la sensibilisation en rapport avec la lutte contre le Covid-19 à ce groupe spécifique.
Les participants ont recommandé aux organisations des personnes handicapées d’élaborer un mémorandum d’entente avec les responsables des médias et de faire connaitre par les médias leur problématique et leurs droits.
Pour terminer, les femmes/filles handicapées se sont engagées à jouer leur rôle dans la lutte contre le Covid-19. Néanmoins, elles ont demandé au gouvernement de prendre des mesures spécifiques et inclusives pour cette catégorie de personnes et les appuyer en leur accordant des dispositifs et autres matériels de protection appropriés.
Dr Liliane Nkengurutse a promis de transmettre aux autorités en charge de la santé publique les recommandations de cet atelier afin que les droits des personnes vivant avec handicap soient respectés.