LE JOURNAL.AFRICA

CAFOB: les femmes, victimes liminaires des conflits fonciers

Le collectif des associations et ONGs féminines du Burundi (CAFOB) en collaboration avec OXFAM Novib, a organisé en Mairie de Bujumbura, un atelier de restitution sur l’identification des conflits fonciers impliquant les femmes, et leur traitement.

La Représentante légale du CAFOB Espérance Nijembazi a précisé que le Gouvernement du Burundi a déclaré que depuis 2008 les conflits fonciers sont devenus une source d’insécurité permanente car, la majorité des litiges traités dans les tribunaux de base résulte de la transaction foncière.

De ce fait, les victimes des conflits fonciers deviennent par conséquent de plus en plus nombreuses, ici et là particulièrement les femmes. C’est dans ce cadre que le CAFOB a organisé ledit atelier, a précisé la Représentante légale.

Prenant la parole, le consultant du jour Me Albert Arakaza a précisé que son étude portait sur l’identification des conflits fonciers impliquant les femmes et leur traitement dans les communes de Mugamba, Gatara, Nyabitsinda et Rugombo.

En effet, Me Albert Arakaza a indiqué qu’il a pu identifier près de 9 types de conflits fonciers. Il a cité des conflits liés à l’Igiseke (une propriété qu’on accorde à une femme mariée ou non mariée), les conflits liés à la propriété foncière, les conflits impliquant les femmes veuves, les conflits impliquant les enfants issus des lits différents, les conflits liés à la pension alimentaire, les conflits liés à la polygamie, les conflits liés aux unions libres et les conflits liés aux ventes des propriétés.

Le consultant a en outre marqué que les causes de ces conflits fonciers prennent source à une pression foncière croissante, la coutume discriminatoire à l’égard de la femme et l’insuffisance de la sécurisation des droits fonciers des femmes.

Par conséquent, la femme fait face aux violences basées sur le genre, elle fait face aux entraves liées à son autonomisation et la persistance des enfants naturels sans héritages a-t-on annoncé.

Me Albert Arakaza a poursuivi en disant que les contraintes persistent liées notamment à la coutume mal maîtrisée et inadaptée à l’évolution de la société, l’ignorance, la pauvreté, la corruption, le soutien insuffisant de l’entourage, le manque de formation et d’outil pour les acteurs, la crainte du trouble social en cas de partage équitable par les juges et les ventes illégales faites par les maris où la solution n’est pas toujours juste selon le consultant.

Me Albert Arakaza a lancé un appel au Gouvernement et aux autres organisations œuvrant dans la promotion du droit de la femme à s’impliquer davantage dans les conflits fonciers impliquant la femme, car les femmes rencontrent des soucis qu’il faudrait lever.

Les députés et sénateurs, les représentants des cellules genre de différents ministères, les représentants du forum national des femmes et autres Représentants œuvrant dans le secteur foncier ont pris part à cet atelier.

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