Le ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage en collaboration avec la FAO et les intervenants dans le secteurs de l’élevage a organisé lundi 28 octobre 2019, une réunion de 3 jours d’experts de la sous région pour la concertation des services vétérinaires sur la lutte contre la peste des petits ruminants (PPR) et d’ autres maladies transfrontalières et production animale.
A l’ouverture de ces assises, Emmanuel Ndorimana qui a représenté le ministre de tutelle a fait savoir que le gouvernement du Burundi a mené des efforts pour promouvoir et moderniser le secteur de l’élevage comme c’est défini dans différents documents de politique nationale comme la vision « Burundi 2025 », le plan national d’investissement agricole, le document d’orientation stratégique (DOS) et dans le plan national de développement du Burundi (PND 2018-2027).
Le secrétaire Permanent a également indiqué qu’au Burundi comme ailleurs les petits ruminants constituent une source importante de moyens de substance des populations des africains. Les chèvres et les moutons constituent une source de revenus facilement disponible pour les ménages grâce à la vente d’animaux, de viande. Ils représentent également un important mécanisme d’adaptation qui améliore la résilience des communautés tributaires du bétail en raison de leur taux de fécondité élevé et de leur capacité de récupérer plus rapidement que les autres espèces après des catastrophes naturelles (sécheresse, épidémies etc.)
Néanmoins, l’un des principaux facteurs restreignant l’efficacité de la production animale est la présence de maladies animales infectieuses. L’exemple récent est la peste des ruminants (PPR) qui est apparue au Burundi au mois de décembre 2017 causant plus 11475 des morts chez les caprins et ovins, créant ainsi une panique générale de la population. 5889 ménages ont été victimes. A cet effet le gouvernement du Burundi en collaboration avec ses partenaires a commencé le processus de les réhabiliter a précisé Emmanuel Ndorimana.
Le secrétaire permanent au ministère de l’environnement, de l’agriculture et l’élevage Emmanuel Ndorimana s’est réjouit de la tenue de cette réunion de haut niveau qui vient au point nommé eu égard de son objectif global qui vise le renforcement de la lutte contre la PPR et les autres maladies des petits ruminants. Selon Emmanuel Ndorimana, cela cadre bien avec la politique du gouvernement en matière de lutte contre les maladies animales. Cette réunion a-t-il ajouté, vise l’identification des activités prioritaires dans la sous-région pour améliorer la production des petits ruminants et favoriser la synergie et l’échange d’informations et d’expériences au sein des pays voisins.
Quant au représentant de la FAO au Burundi, il a fait savoir que la peste des petits ruminants (PPR) est une maladie très répandue, virulente, très contagieuse et dévastatrice qui entraine des impacts significatifs pour l’économie, la sécurité alimentaire et les moyens de substance des éleveurs et des autres intervenants dans la chaine des valeurs. Une fois introduit dans un troupeau, le virus peut infecter jusqu’à 90% des animaux avec un taux de moralité variant de 30 à 70%. C’est une maladie qui existe dans la plupart des pays africains où elles affectent les moyens de substance des populations particulièrement dans les zones rurales avec des pertes économiques considérables.
Quant au secrétaire conjoint du FAO/OIE (Organisation mondiale de la santé animale) pour la PPR de la division de la protection et de la santé animale Félix Njeumi, il a indiqué que depuis que la PPR a été identifiée pour la première au début des années 1940 en Côte d’Ivoire, cette maladie s’est répandue en Afrique, en Asie du sud et en République Populaire de Chine et en Mongolie. Il s’agit d’une maladie transfrontalière dont la lutte requiert une collaboration entre tous les pays.
Pour lutter contre cette maladie, a-t-il souligné, la FAO et OIE ont élaboré la stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la PPR qui a été approuvé en 2015. L’objectif de cette stratégie est d’éradiquer la PPR d’ici 2030. Pour y arriver, il est nécessaire de conjuguer les efforts et de travailler en synergie à l’échelle mondiale, régionale et sous-régionale.
Selon Félix Njeumi de la FAO, certains pays de l’EAC ont mené des actions qui ont permis de contrôler avec succès les flambés d’épizooties de la PPR. Certaines de ces actions, implémentées par la FAO, étaient financées par l’Union Européenne, le FIDA, la banque mondiale, les fonds nationaux ou par d’autres partenaires techniques et financiers.
C’est dans cette perspective que la réussite, le contrôle et l’éradication de la PPR dans un pays nécessite la pérennité des actions entre les pays limitrophes et/ou les pays qui entretiennent des échanges commerciaux des animaux car la circulation des biens et services peuvent contribuer à la propagation du virus de la PPR d’une zone infectée à une zone indemne.
Cette réunion financée par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et les autres intervenants dans ce secteur a vu la participation des chefs vétérinaires des pays de l’EAC et de la corne de l’Afrique qui sont le Burundi, Kenya, la RD Congo, l’Ouganda, la Tanzanie, Ethiopie et Djibouti.