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« Pour bien gérer, il faut d’abord connaitre « (I.Habarurema)

La commission nationale chargée de la démarcation et de la matérialisation des frontières internationales de la République du Burundi a organisé jeudi 13 juin 2019 à Bujumbura un atelier régional d’information et de sensibilisation des administratifs et des membres des corps de défense et de sécurité des provinces frontalières avec les pays voisins dont Bujumbura, Bujumbura-Mairie, Rumonge, Bubanza et Cibitoke sur la problématique des frontières et les travaux de réaffirmation et de matérialisation des frontières internationales du Burundi.

Le Président de cette commission Ildephonse Habarurema a précisé que l’objectif de cet atelier est de permettre aux administratifs et aux corps de défense et de sécurité de connaitre et de s’approprier le contenu du rapport sur l’état d’avancement des travaux de la commission.
Il a en outre fait savoir que tout burundais est tenu de connaitre les limites du territoire national, les défendre à l’instar d’un père de famille. En plus, les administratifs et les membres des corps de défense et de sécurité sont appelés à connaitre les textes et dates de fixation des frontières internationales du Burundi. « Pour bien gérer, il faut d’abord connaitre », a insisté Ildephonse Habarurema.

Selon Ildephonse Habarurema, sous différentes formes, avant l’indépendance du Burundi, des commissions de cette nature avaient été mises en place et opérationnalisées. Certaines avaient même effectué quelques travaux que ce soit sur la frontière commune avec la République du Rwanda ou sur la frontière commune avec la République Unie de Tanzanie. Des rapports ont été produits mais n’ont pas été vulgarisés. Malheureusement, les rapports de ces commissions qui datent de la période coloniale sont difficilement accessibles et peu connus des publiques ou alors hébergés et jalousement gardés par les anciennes puissances colonisatrices, déplore le Président de la commission.

Après l’indépendance, le Burundi a fait face à des malentendus frontaliers sur fond de méfiance et d’instabilité entrainant parfois des tensions sur les frontières communes avec les pays voisins. Mais alors, le Burundi a toujours privilégié le dialogue. Cela s’illustre par les résultats des différentes commissions qui ont été mises en place depuis les années 1970-1980, a poursuivi Ildephonse Habarurema.

Il a cité la réfection des bornes frontières entre la République Unie de Tanzanie et la République du Burundi en 1983, les tentatives de solution d’un différend frontalier évoqué par le Président de la République du Zaïre d’alors au niveau du delta de la Rusizi, le bornage d’une partie de la frontière commune avec le Rwanda de 1974 à 1975 et la reprise des travaux de matérialisation de cette frontière de 1983 à 1985. Malheureusement, les rapports de ces derniers ne sont pas catalogués et du coup sont introuvables, a déploré le Président de la dite commission.

Sur fond de la documentation retrouvée, le tracé des frontières internationales de la République du Burundi, héritées de la colonisation est régi par l’arrangement du 14 mai 1910(Burundi-RDC), le protocole du 5 août 1924(Burundi-Tanzanie) et l’ordonnance Nᵒ21/58 du 31 janvier 1958 Burundi-Rwanda). Ces frontières sont constituées par des éléments naturels, des signes conventionnels géographiques, les bornes à certains endroits et à d’autres endroits cette opération n’a pas eu lieu, a indiqué Ildephonse Habarurema.

Sur la zone litigieuse de Sabanerwa du côté du Rwanda, le Président de la commission Ildephonse Habarurema a précisé qu’il n’y a pas de problèmes, deux commissions (Burundo-Rwandaises) ont déjà menées des discussions depuis 2014. Il a été prévu une réunion des Ministres, mais cette réunion n’a pas eu lieu.

Aujourd’hui, « nous gardons le statuquo mais je vous assure que l’ordonnance du 31 janvier 1958, montre clairement comment la frontière Burundo-Rwandaise est tracée », a précisé Ildephonse Habarurema. C’est de même au niveau de Gasenyi-Nemba, des bornes ont été plantés pour la démarcation des frontières, a tranquillisé le Président de la commission nationale chargée de la démarcation et de la matérialisation des frontières internationales de la République du Burundi.

Etaient conviés à cet atelier les délégués de l’administration centrale du Ministère en charge de l’intérieur, du ministère en charge de la défense, du ministère en charge de la sécurité publique, du ministère en charge de l’environnement, du ministère en charge des affaires étrangères, du service national de renseignement, des Gouverneurs des provinces de l’Ouest y compris Rumonge, des membres des corps de défense et de sécurité œuvrant dans les 5 provinces de l’Ouest et les administrateurs communaux de cette partie du pays.

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