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À la Une: une rentrée parlementaire sous haute tension au Sénégal

« Après 10 tours d’horloge et d’intenses discussions, l’Assemblée nationale a suspendu hier la suite de la rentrée parlementaire, pointe le site d’information Dakar Actu. La mise en place du bureau se poursuivra ce matin à 11h. C’est ce qu’a indiqué le nouveau président de l’Assemblée, Amadou Mame Diop, après son élection par les 83 députés de la majorité présidentielle. Pour rappel, poursuit Dakar Actu, les partis d’opposition, Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal, se sont abstenus de voter après avoir dénoncé la procédure d’installation. Des échauffourées et même de fortes bagarres ont éclaté dans l’hémicycle au regret d’une grande majorité de Sénégalais. »

 

Personnalités « bouillantes »

En effet, « les gendarmes ont envahi l’hémicycle, s’exclame le site d’information Rewmi. À peine le vote pour élire le président de l’Assemblée nationale avait-il démarré que les députés de l’opposition, dont Guy Marius Sagna, ont jeté leur bulletin de vote par terre, au lieu de le mettre dans l’urne. Pour faire bouger les choses, les gendarmes ont donc envahi l’hémicycle, devant les caméras de la RTS. » 

« Assemblée nationale : Amadou Mame Diop hérite du perchoir… au bout d’une journée chaotique, constate Seneweb. Il aura la tâche immense de tenir en respect un hémicycle rempli de personnalités bouillantes. »

Bataille pour les postes ?

Pour sa part, l’ancien ministre de l’Énergie sous le président Macky Sall, Thierno Alassane Sall, aujourd’hui simple député, exprime son inquiétude dans les colonnes du quotidien 24 Heures : « les nouveaux élus ne sont intéressés que par les postes, affirme-t-il. Et pire, ils ont choisi de le faire devant les Sénégalais. La rupture tant annoncée ne sera pas au rendez-vous. Pendant que les Sénégalais sont dans des difficultés, leurs députés sont là à se chamailler. »

Qui de 2024 ?

Le site d’information Seneplus  hausse le ton : « quand un président de séance parlementaire peut faire appel aux forces de l’ordre pour surveiller, contenir et organiser l’élection du président de l’Assemblée, cela peut s’apparenter à un coup d’État. Rampant, debout… En mouvement vers 2024. Ce 12 septembre annonce en effet ce qui se passera à coup sûr à la présidentielle de 2024, s’exclame Seneplus. Quand on fait intervenir les gendarmes pour l’élection du bureau de l’Assemblée, recourir à l’armée pour imposer une troisième candidature (à la présidentielle) ne relève plus de l’impossible… »

Coude-à-coude…

« Combat de boxe inédit sur le ring de l’Assemblée nationale sénégalaise ! », lance de son côté WakatSéra au Burkina Faso. « Un combat qui a mis aux prises les députés du pouvoir à ceux d’une opposition éclatée qui s’est retrouvée avec plusieurs candidats dans la course à la succession de Moustapha Niasse. Les pugilistes de Yewwi Askan Wi et de Wallu Sénégal, qui avaient mis dans leur escarcelle commune 80 sièges à l’issue des récentes législatives, n’ont pas pu boxer sous les mêmes couleurs de l’opposition réunie. Pourtant, ensemble, rappelle WakatSéra, ils avaient tutoyé le parti présidentiel, Benno Bokk Yakaar, qui a engrangé 82 élus, arrachant de justesse la majorité absolue grâce au renfort d’un faiseur de roi nommé Pape Diop. Finalement, en ce jour de vote du patron de l’Assemblée, les opposants ont jeté l’éponge donnant une victoire sans gloire au champion de la majorité, en l’occurrence, Amadou Mame Diop qui devient le patron du ring, pardon de l’hémicycle, avec 83 voix pour 84 votants. »

Maturité démocratique ?

Finalement, pointe Le Pays, toujours au Burkina Faso, « la configuration de l’Assemblée révèle le dynamisme de la démocratie sénégalaise. Au contraire de ce que bien des Parlements africains nous ont habitués à voir, avec des majorités écrasantes de députés du parti au pouvoir, ici, l’écart est très faible. Ce qui traduit la maturité politique du peuple sénégalais (…). Les Sénégalais qui ont montré qu’ils n’entendaient pas laisser les mains libres au président Macky Sall pour faire ce qu’il voulait, mais que, bien au contraire, ils entendaient, à travers le grand nombre des députés de l’opposition, avoir un droit de regard sur les affaires politiques de leur pays, et exercer un contrôle plus serré sur l’action gouvernementale. »

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