Une lettre a été déposée lundi 15 août auprès du procureur du Burkina Faso pour dénoncer l’incendie criminel des locaux de l’Assemblée nationale durant l’insurrection de 2014 qui a mis fin au régime de Blaise Compaoré. Cette lettre, signée par Léonce Koné, un ancien ministre du président déchu, accuse certains membres du MPP, le Mouvement du peuple pour le progrès de l’ex-président Kaboré, d’avoir revendiqué le saccage de l’Assemblée nationale dans des déclarations publiques en 2016.
Léonce Koné n’en a lui-même pris connaissance que récemment. Avec cette lettre, il espère l’ouverture d’une enquête et assure que sa démarche n’entend pas nuire à la réconciliation nationale, au contraire.
« Les tenants du régime qui a été lancé en début d’année ont prétendu qu’ils aspiraient à la réconciliation en passant par un triptyque : « vérité, justice, réconciliation ». Et donc ces faits sont des faits de violence politique, comme ce qu’ils reprochent par ailleurs au régime de Blaise Compaoré, et donc ils doivent être élucidés, ils doivent donner lieu à des enquêtes sérieuses, et puis ensuite, ils doivent être jugés », explique Léonce Koné, joint par Gaëlle Laleix du service Afrique de RFI.
« Avant qu’on atteigne la phase de la réconciliation, ça fait partie d’un ensemble. Il n’y a pas eu des fauteurs de violences que dans un seul camp, il y en a eu au Burkina dans plusieurs camps politiques, et si nous voulons aller à la réconciliation sur une base de vérité sur tous ces faits-là, il faut les élucider tous et les traiter de la même manière. »