La chasse aux journalistes se poursuit au Somaliland, région de la corne de l’Afrique qui s’est autoproclamée république indépendante. Deux journalistes couvrant des manifestations la semaine dernière ont été arrêtés et sont toujours en détention, sept jours après, sans avoir été inculpés.
Ahmed Zaki et Abdinair Abdi Nour travaillent pour le média privé Horyaal 24 TV. Le Comité de protection des journalistes (CPJ) met en garde : la fréquence à laquelle les autorités jettent les journalistes en prison est alarmante.
« Il s’agit du dernier incident, mais il y en a eu d’autres. La BBC a récemment été interdite de diffusion dans le pays la semaine dernière, l’internet est coupé durant des manifestations. Avant cela, il y a eu plusieurs vagues d’arrestations. En avril, 18 journalistes ont été arrêtés alors qu’ils couvraient des émeutes dans une prison », explique Muthoki Mumo, représentante de l’Afrique sub-saharienne pour le Comité de protection des journalistes (CPJ), jointe par Alexandra Brangeon, du service Afrique.
« L’interpellation de ces deux journalistes illustre une tendance inquiétante observée depuis plusieurs mois, où tout journaliste couvant des sujets sensibles ou des sujets politiques peut être arrêté. C’est d’autant plus inquiétant que les périodes électorales sont toujours plus dangereuses pour les journalistes. »