Une manifestation de l’opposition, prévue vendredi 19 août, veille de l’ouverture du dialogue national inclusif, a été interdite par les autorités. La plateforme Wakit Tama avait prévu de manifester, au même titre que les partis politiques Les Démocrates et l’Alliance pour la Démocratie, l’intégrité et la liberté, alors que le dialogue entre l’opposition civile, les groupes rebelles et la junte au pouvoir doit s’ouvrir samedi à Ndjamena. Les autorités ont donc décidé de l’interdire.
Les membres et soutiens de la coalition Wakit Tama n’ont pas l’autorisation de manifester le 19 août, à la veille de l‘ouverture du dialogue national inclusif. Dans un communiqué, le ministre de la Sécurité publique indique que « la marche, ou la manifestation dite pacifique (…) prévue pour le vendredi 19 août, est strictement interdite ». Pour justifier cette décision, le ministre Idriss Dokony Adiker avance notamment que la demande d’autorisation pour la manifestation n’a pas été déposée dans le délai légal :
« Nous avons constaté que la plupart des gens confondent le désordre et la marche. (…) Nous continuons à demander, aux hommes politiques et à la société civile, de se conformer aux textes qui nous régissent, dont celui qui implique de déposer une demande en bonne et due forme et dans les cinq ouvrés. »
Du côté des organisateurs, on s’étonne. « Nous avons respecté toutes les procédures demandées », déclare Max Loalngar, coordonnateur du collectif Wakit Tama. « Quand vous déposez votre demande le lundi, vous êtes pleinement dans les jours ouvrés ! Nous n’avons pas déposé durant un week-end, pour qu’ils nous disent que ce critère n’a pas été observé. Cela procède simplement de l’intention de ne pas autoriser la marche », ajoute-t-il.
Max Loalngar s’étonne que, le jour-même, le ministre en question a indiqué avoir été instruit par le chef de l’État de ne pas interdire les marches pendant le dialogue national. Il ajoute que le collectif doit se réunir pour décider de la conduite à tenir.