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À Madagascar, la galère des préparatifs de la rentrée scolaire

La rentrée des classes approche à Madagascar, et le prix des fournitures scolaires ne cessent d’augmenter. Une lourde charge pour les parents qui n’ont plus que trois semaines pour trouver l’argent nécessaire ou économiser pour acheter le matériel de leurs enfants, alors que l’inflation touche aussi l’alimentation et les transports. Si l’État a mis en place des systèmes d’aides, envoyer ses enfants à l’école demande de plus en plus de sacrifices pour de nombreux ménages.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain

Au marché d’Analakely, dans le centre de la capitale, les étals de fournitures scolaires sont encore bien remplis. Les vendeuses, comme Lalaina, peinent à écouler leurs marchandises : « D’habitude, trois semaines avant la rentrée, on a beaucoup de clients. Mais en ce moment, c’est grave. On leur dit qu’on leur fait une réduction sur le prix total s’ils prennent plusieurs articles, mais il y a peu d’acheteurs. »

Pour Eugénie, mère de trois enfants âgés de 7 à 13 ans, le budget s’élève à environ 400 000 ariary, soit près de 100 euros. Mais les achats se font au compte-gouttes, explique-t-elle, tout en examinant une calculatrice sur l’un des stands : « Je suis juste venue pour acheter ça parce que tout a augmenté. « Vous avez dit que ça coûte 12 000 ariary, Monsieur ? » Je vais essayer de négocier à 8 000 ariary. On réduit les dépenses sur des postes moins importants comme les vêtements, les déplacements mais aussi la nourriture… Pour que les enfants puissent poursuivre leur scolarité. »

Pour cette rentrée, Vero, vendeuse de papiers, journaux et magazines usagés, ne pourra pas envoyer ses deux enfants à l’école. Seul celui qui passe son bac est inscrit : « On a payé les droits de scolarité mais on est en train de se creuser la tête pour savoir comment faire pour les fournitures. Les prix augmentent de jour en jour et on ne peut pas acheter tout ce qu’il faut. Le même cahier servira pour plusieurs matières. On fait beaucoup de sacrifices. On réduit notre alimentation. On ne remplit que la moitié de notre estomac en ce moment, parce qu’on pense tous les jours à notre fils qu’on va envoyer à l’école. »

Environ un quart des enfants en âge d’aller à l’école primaire ne sont pas scolarisés à Madagascar, selon une étude de l’Unesco publiée en avril 2021.

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