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À la Une: clap de fin pour Barkhane

French soldiers from Operation Barkhane, patrol in the town of Gossi, Mali, April 13, 2022. Picture taken April 13, 2022. REUTERS/Paul Lorgerie

Après neuf ans, sept mois et quatre jours de présence, les derniers soldats de l’opération française Barkhane ont donc quitté le Mali hier.

Pour l’Inter de Bamako, bon débarras… « Les Maliennes et les Maliens ont compris qu’après neuf ans de lutte sans résultat contre le terrorisme dans notre pays par la force Barkhane, armée d’occupation française, la libération de leur pays incombe d’abord à eux-mêmes, affirme le quotidien bamakois. Ils ont aussi compris que personne ne viendra faire notre pays à notre place. Sans ce sursaut national, notre pays sera à la merci des envahisseurs et leurs parrains impérialistes qui ne jurent que par le pillage de nos richesses et la destruction de nos valeurs par l’imposition de leur culture. »

Le Mali: hub régional de la stratégie russe

Alors désormais, « l’option russe paraît de plus en plus évidente », pointe L’Alternance, toujours à Bamako. L’Alternance qui constate que « le Mali est en passe de devenir le hub régional ouest-africain de la stratégie russe », stratégie qui repose sur « un double objectif, estime le journal : gagner des voix africaines aux Nations unies pour modifier le multilatéralisme existant et bénéficier à moindre coût des richesses et potentialités du continent africain ».

Et attention, prévient L’Alternance, « le Mali s’isole à un rythme effréné. Outre Barkhane, Takuba, et les missions européennes, c’est désormais la Minusma qui serait en ligne de mire. La paranoïa s’installe au sein de la masse populaire. Tout le monde serait contre le Mali et voudrait empêcher la marche du pays vers une réelle indépendance ».

Isolement préjudiciable ?

Constat similaire pour Le Pays au Burkina Faso : « À force de trop tirer sur la corde et dans tous les sens, on peut craindre un isolement progressif du Mali, dans un contexte où le doute est pourtant permis sur la capacité du seul partenaire russe de Wagner à aider le pays à relever le défi sécuritaire sur l’ensemble de son vaste territoire. Autant dire que ces tensions persistantes entre Bamako et ses partenaires internationaux pourraient avoir des effets contreproductifs avec un impact négatif sur la lutte contre le terrorisme. (…) En tout cas, le Mali, en tant qu’État souverain, a maintenant l’occasion de s’assumer pleinement, relève encore Le Pays. Assimi Goïta et ses compagnons d’armes doivent tout faire pour que les Maliens ne regrettent pas les Français que l’on traite de tous les noms d’oiseaux. Ils se doivent de s’assumer, d’autant qu’en dehors de Moscou, les relations entre le Mali et d’autres partenaires internationaux intervenant dans la lutte contre le terrorisme enregistrent des couacs et des malentendus persistants ».

Les jihadistes progressent…

Mais en attendant, constate le quotidien français Libération, « la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Le partenariat opérationnel noué entre l’armée malienne et les mercenaires du groupe russe Wagner – que Bamako dément obstinément – n’a pas, à ce stade, permis à l’État malien de reprendre pied dans les zones contrôlées par les insurgés. Fin juillet, les combattants du GSIM ont mené une série d’attaques sans précédent dans le centre et le sud du Mali, allant jusqu’à frapper Kati, la ville-garnison qui constitue le cœur du pouvoir militaire malien, dans la banlieue de Bamako. Le 7 août, l’autre grande organisation djihadiste implantée au Sahel, l’État islamique au Grand Sahara, a lancé un assaut sur une base de l’armée à Tessit, dans l’est du pays, faisant 42 morts parmi les soldats maliens. Depuis son coup d’État, jamais la junte n’avait essuyé de telles pertes militaires. À vol d’oiseau, 50 kilomètres séparent Tessit du poste-frontière de Ouattagouna. Là où le dernier soldat français de Barkhane a traversé la frontière hier lundi ».

Kenya: Ruto élu de justesse…

À la Une également, un nouveau président pour le Kenya : « William Ruto, président élu », s’exclame The Nation à Nairobi. Mais avec seulement 233 000 voix d’avance sur Raila Odinga.

Aujourd’hui au Burkina s’inquiète : « Dans un pays où les deux précédentes présidentielles ont marqué négativement les esprits, la sérénité ne peut pas régner après ces résultats. D’autant que le vainqueur a en face Odinga et son parrain, le président sortant Uhuru Kenyatta, et une partie des Kikuyus. D’ailleurs, plus qu’une victoire de Ruto, c’est un échec d’Uhuru Kenyatta qui a tenté contre vents et marées d’imposer un ancien et vieil opposant, qui a passé tout son temps à dire tout le mal qu’il pensait des Kikuyus, l’ethnie majoritaire qui fait toujours peser la balance vers le vainqueur. Et maintenant, s’interroge Aujourd’hui, que peut-il se passer ? »

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