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Présidentielle au Kenya: la tension monte dans le pays dans l’attente des résultats

Trois jours après le vote, les Kényans attendent toujours avec beaucoup d’impatience le nom du vainqueur à l’élection présidentielle. Un suspense qui provoque de la nervosité au sein de la population. 

La compilation des résultats suit son cours au Kenya depuis le scrutin du mardi 9 août. Le travail est long pour la Commission électorale qui doit vérifier tous les procès-verbaux envoyés par les bureaux de vote. Par souci de transparence, elle les met en ligne au fur et à mesure. Les médias en profitent pour afficher, depuis mardi soir, leur propre décompte des voix. Des estimations en temps réel, mais parfois contradictoires, et qui évoluent rapidement.

Car le résultat s’annonce très serré, au point que le conseil des médias kényans s’est inquiété de « l’anxiété » que ce décompte pouvait provoquer. À Kisumu, ville fidèle à Raila Odinga, l’ambiance dans les rues est calme et les habitants ont les yeux rivés sur les chaînes de télévisions, rapporte notre envoyée spéciale, Albane Thirouard. Elle a rencontré Jared Otieno, assis sur le bord du trottoir devant sa moto-taxi, qui ne décroche pas de son téléphone. « Je ne me sens pas très bien, je suis stressé car on ne connaît pas encore les résultats pour la présidentielle. Chaque média a des chiffres différents, c’est compliqué de savoir lesquels suivre. Surtout que c’est très serré, donc difficile d’estimer qui va l’emporter ! »

Quelques rues plus loin, assise devant son stand au marché de Chichwa, dans le centre-ville de Kisumu, Mildred Omondi s’impatiente. Elle aimerait voir les résultats arriver plus vite. Car en attendant, les clients se font attendre. « C’est comme si tout était mis sur pause ! Le commerce n’a pas repris, les gens veulent juste connaitre le vainqueur, ils sont tous scotchés devant leur télévision. Et d’ailleurs la plupart des autres étals sont restés fermés. »

Depuis son téléphone, la jeune femme saute, elle aussi, d’une chaîne de télévision à une autre. « Même si les résultats sont différents, je peux suivre l’évolution des décomptes, savoir où ça va, ça permet aussi plus de transparence cette année. Car je veux connaître le score de mon candidat ! Je suis anxieuse, vraiment trop anxieuse. »

La Commission électorale a rappelé jeudi qu’elle seule pouvait annoncer le résultat final, et a appelé les Kényans à faire preuve de patience. Elle dispose de sept jours, soit jusqu’au 16 août, pour donner le vainqueur du scrutin.

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De son côté, la mission d’observation de l’Union européenne a rendu ses conclusions préliminaires ce jeudi. Ils étaient 180 observateurs européens déployés dans le pays. Ivan Stefanec, le chef de la mission d’observation, s’exprime sur la lenteur des résultats et la tension que cela génère dans le pays au micro de Charlotte Simonart.

« Nous comprenons que les informations différentes envoyées par les médias créent de la confusion. Mais nous devons rester patients et attendre les résultats officiels. Nous continuons à observer ce processus électoral et nous comprenons que le peuple veuille des résultats rapidement ainsi que les candidats. Mais nous appelons à la patience et sommons les candidats à rester calmes. Si nous voulons que la procédure soit respectée, alors oui, cela prend du temps. Des vérifications sont toujours en cours, les résultats envoyés électroniquement doivent être téléchargés, puis comptabilisés au centre de compilation des résultats et cela prend du temps. Il vaut mieux attendre et avoir des résultats fiables plutôt que de faire des erreurs. »

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