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Femmes violées en Afrique du Sud: les migrants illégaux pointés du doigt

En Afrique du Sud, un viol collectif, commis la semaine dernière contre huit femmes lors du tournage d’un clip près d’une mine abandonnée en banlieue de Johannesbourg, attise les colères. La question des migrants illégaux est de nouveau au coeur des débats, alors que des mouvements xénophobes secouent régulièrement le pays

Avec notre correspondante à Johannesbourg, Claire Bargelès

Une petite foule s’est rassemblée devant la cour où comparaissent une soixante de personnes arrêtées suite à ce drame. La police accuse les « zama zama », le surnom donner aux mineurs illégaux souvent originaires de pays voisins, d’être auteurs du crime. Les forces de l’ordre ont, depuis, arrêté plus d’une centaine de personnes appartenant à ces communautés, pour différents motifs, sans qu’aucune ne soit pour l’instant directement liée à ce viol. Le choc et la colère ont rapidement déplacé le débat sur les violences faites aux femmes à la question des migrants illégaux.

Chaque parti se fait face, de l’ANC à la DA en passant par de plus petites formations. Pour Mantshadi Teleko, des Combattants pour la liberté économique (EFF), il s’agit de soutenir le droit des femmes : « Les femmes ne sont pas en sécurité ici. On a même peur d’aller le soir au supermarché en bas de chez nous ! Et je pense que les hommes dans ce pays doivent apprendre comment se comporter. »

Mais des pancartes n’hésitent pas à faire le lien avec la nationalité étrangère des personnes arrêtées. « Il y a un problème de migrants illégaux, assène Pule Mabe, porte-parole de l’ANC. Nous avons établi que notre gouvernement doit renforcer les lois et les contrôles, pour qu’on puisse résoudre le problème des sans-papiers qui commettent des crimes horribles. »

Lizette Lancaster, chercheuse de l’Institut d’études de sécurité (ISS), n’est pas étonnée par de tels discours : « Le sujet de la criminalité et de la violence en Afrique du Sud est extrêmement sensible. On a souvent vu des ministres et des représentants politiques rejeter la faute sur les immigrés. Mais les données suggèrent que la criminalité est moins liée à la question de l’immigration, mais plutôt à l’incapacité du gouvernement à mettre en place des plans stratégiques. »

Les partis d’opposition réclament également la démission du ministre de la Police, qu’ils jugent incompétent.

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