Le député et colistier de William Ruto à la présidentielle kényane, Rigathi Gachagua a été condamné jeudi 28 juillet à rendre à l’Etat kényan l’équivalent 1,7 million d’euros d’argent public qu’il est accusé d’avoir détournés. Lui et William Ruto ont pourtant promis de faire de la lutte contre la corruption une priorité en cas d’élection. Rigathi Gachaga promet de faire appel.
Avec notre correspondante à Nairobi, Florence Morice
Ce verdict est l’aboutissement de 3 années d’enquêtes. Sa conclusion est claire : Rigathi Gachagua n’a pas été en mesure d’expliquer aux juges la provenance d’une somme de 202 millions de shillings kényans, soit 1,7 million d’euros. De l’argent reçu de la part de diverses agences gouvernementales selon l’accusation, sans preuve d’une quelconque service fournis en échange.
Cette somme, qu’il est sommée de rembourser, ne représente toutefois qu’une qu’il est soupçonné d’avoir acquis en seulement sept ans, entre 2013 et 2020. Le député candidat a réagi sur Twitter. Il accuse le juge de « partialité », dénonce « un procès fictif » et promet de faire appel.
The judgement today by Justice Esther Maina, in my case against the Asset Recovery Agency, did not come as a surprise to me and my Lawyers.
The Judge was biased against us from the word go and threw caution to the wind by conducting a sham trial.— Rigathi Gachagua (@rigathi) July 28, 2022
Quoi qu’il en soit c’est un coup dur à 10 jours de la présidentielle et au milieu d’une campagne largement dominé par le thème de la lutte contre la corruption endémique au Kenya. Le mois dernier, l’organisme chargé de lutter contre la corruption avait soulevé dans un rapport des problèmes « d’intégrité » concernant plus de 200 candidats à ces élections générales.
Le ministre de l’Intérieur, a également déclaré mardi que la distribution d’argent par les politiques au cours des meetings de campagne, provoquait une pénurie de petites coupures dans le pays.