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L’affaire Abdoulaye Sow paralyse le secteur financier de Guinée

Shipping vessels sit on the waterway beyond commercial and residential buildings on the city skyline in Conakry, Guinea, on Saturday, Sept. 5, 2015. While Guinea produces bauxite, which is refined into aluminum, and has vast iron-ore deposits, its mining potential has been largely untapped because of political instability and a lack of infrastructure. Photographer: Waldo Swiegers/Bloomberg via Getty Images

En Guinée, les banques sont fermées depuis le jeudi 14 juillet. Le syndicat du secteur financier, la Fesabag, dénonce les menaces qui pèse sur les établissements bancaires en Guinée, et par extension sur ses travailleurs. Depuis lundi, il appelle à la libération de son secrétaire général placé en détention pour outrage à magistrat et atteinte au respect dû à la justice.

Avec notre correspondant à Conakry, Matthias Raynal

Les accusations visant Abdoulaye Sow portent sur un communiqué de la Fesabag dans lequel le syndicat protestait contre la condamnation de deux établissements, Ecobank et Afriland First Bank, dénonçant l’implication de « magistrats véreux ».  Le verdict dans cette affaire doit être rendu ce vendredi 22 juillet par le tribunal de première instance de Kaloum, à partir de 10h (GMT). Six mois de prison et un peu plus de 100 euros d’amende ont été requis contre le syndicaliste.

En attendant, l’économie guinéenne tourne au ralenti et cela risque de durer. Les agences bancaires opèrent sous le manteau, les transactions des entrepreneurs sont bloquées…

« À la suite du reporte de l’audience et vu que le secrétaire général, Sow Abdoulaye, est en prison, les banques, les structures de micro-finance, les assurances resteront fermées », explique Mamadou Saliou Camara, cadre de la Fesabag.

Le conflit social semblait tout proche de son dénouement pourtant hier, lorsqu’au tribunal de première instance de Kaloum, la partie civile avait fini par se désister. « Nous sommes surpris et déçus : malgré le retrait de la plainte des magistrats, notre secrétaire général reste en prison. Tant qu’il y reste, le secteur financier restera paralysé pour cause d’assemblée. »

Le ministère public maintient les poursuites. Le mouvement social, lui, pourrait prendre de l’ampleur avec l’implication de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée. « Aujourd’hui c’est lui, demain cela peut être un autre leader syndical. Donc il faut être solidaire entre nous, quelques soient nos divergences. Après que le tribunal a rendu son verdict, nous allons déposer le préavis de grève », indique son secrétaire général Amadou Diallo. Pour une grève générale et illimitée sur tout le territoire guinéen en cas de non-libération d’Abdoulaye Sow.

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