Au nord-ouest de Madagascar, quatre sites d’exploitations aurifères sauvages ont été suspendus par une délégation du ministère des Mines les 16 et 17 juillet, suite à une remontée d’information de la division locale. L’exportation d’or est pourtant interdite d’exportation depuis octobre 2020 pour « assainissement de la filière ».
Avec notre correspondante à Antananarivo, Laure Verneau
Drague, excavateurs, chargeurs : tous les engins d’extraction d’or ont été mis sous scellés et les passeports retrouvés sur les sites saisis.
Une délégation du ministère et de la police des Mines a suspendu quatre sites d’exploitation aurifère, des sites à ciel ouvert, dans le fleuve Kamoro, au nord ouest de Madagascar.
IIlicites, ces sites ne présentaient pas de permis d’extraction.
Les opérateurs, prévenus de la descente, avaient déjà fui les lieux, indique une source au sein de la police des mines. Seuls les gardiens ont été arrêtés.
Depuis 2016, les eaux du fleuve étaient exploitées par des opérateurs, indique la Direction de la communication du ministère des Mines.
Selon la déclaration du secrétaire général du ministère, présent sur place, le manque à gagner pour l’État serait de l’ordre de plusieurs millions de dollars par an. L’or est pourtant interdit d’exportation depuis deux ans.
Une perte annuelle allant jusqu’à sept tonnes d’or est enregistrée à Madagascar, avait indiqué le nouveau ministre des Mines et des Ressources, Olivier Rakotomalala lors de sa pris de fonction en mars 2022.
En 2014, l’Institut français des relations internationales (Ifri) estimait le trafic d’or à cinq tonnes par an à Madagascar contre seulement 200 kilos déclarés auprès du ministère des Mines. Selon les chiffres officiels du ministère des Mines, 2 423 kilos d’or ont été enregistrés en 2019, et 1 938 kilos en 2020.